C’est une lettre au vitriol adressée au grand patron de la gendarmerie nationale, Denis Favrieretune démarche bien rare dans un corps de métier où les syndicats ne sont pas autorisés. Ses auteurs, des membres du Groupe d’Intervention de la gendarmerie nationale, ne mâchent pas leurs mots. Leur chef, le colonel Hubert Bonneau y est décrit comme un commandant incompétent, injuste, peu légitime et peu courageux.
Ils l’accusent notamment de ne pas les avoir engagés le 13 novembre au Bataclan où les terroristes ont tué 90 personnes. « Nous étions 40 opérationnels, prêts à mener l’assaut, à cesser la tuerie, mais notre chef attendait sagement d’être appelé, se cachant derrière une histoire de compétence territoriale », écrivent-ils, se disant scandalisés et traumatisés par cet événement.
Combien sont-ils au sein du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale à adhérer à ces accusations ? Impossible de le savoir. Selon les différents gendarmes interrogés sous couvert de l’anonymat, il s'agit d'une poignée de mécontents. De son côté, la commission d’enquête parlementaire sur les attentats a annoncé que l’intervention du GIGN au Bataclan n’avait pas été nécessaire car les unités d’élite de la police y étaient mobilisées en nombre suffisant.