Brexit: François Hollande sonde les chefs de partis

Les chefs de partis français ont défilé tout l'après-midi ce samedi 25 juin à l'Elysée pour évoquer la crise provoquée par le Brexit. Ces rencontres ont provoqué des réactions mitigées.

Au lendemain des résultats du référendum sur le Brexit, le président François Hollande a rencontré ce samedi après-midi les dirigeants des principales formations politiques. Au cours de ces consultations formelles, François Hollande, accompagné du Premier ministre Manuel Valls et du ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, a écouté les propositions et évoqué ses intentions pour gérer la situation.

A son arrivée à l'Elysée, gravissant les marches du perron, Jean-Luc Mélenchon, cofondateur du parti de Gauche et candidat à l'élection présidentielle, a lancé à l'adresse des journalistes sur le ton de la plaisanterie : « mission repérage ». Il en est ressorti nettement moins enthousiaste à la sortie. « Je ressors quelque peu consterné. Ce qui est à l’ordre du jour, c’est une agitation et des bricolages », a lâché le cofondateur du Parti de gauche. Une impression partagée par Marine Le Pen.

La présidente du Front national, qui souhaite également un référendum, a dénoncé la volonté de François Hollande d’aller vite pour organiser la sortie des Britanniques de l’UE : « Certains souhaitent que le divorce soit le plus douloureux possible pour que d’autres peuples, peut-être, n’aient pas l’idée de prendre le même chemin. Ça s’appelle la stratégie du chaos ».

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, parle quant à lui de « fermeté ». « Ce n’est plus à la Grande-Bretagne de fixer l’agenda de l’Europe. Aujourd’hui, le divorce est là », estime-t-il.

Pour le président du parti Les Républicains, ce divorce doit permettre de changer les choses. « Faisons de cette crise historique l’opportunité d’une nouvelle énergie, d’un nouveau sursaut, a déclaré Nicolas Sarkozy. Et je pense que c’est le rôle de la France d’être leader de l’Europe. »

Le Brexit, une chance pour François Hollande ?

Et si le Brexit était une chance pour François Hollande de se représidentialiser en portant le renouveau du projet européen ? La rapidité avec laquelle il a réagi après l’annonce du résultat du référendum en Grande-Bretagne peut donner à penser que François Hollande a bien senti qu’il y avait pour lui une opportunité politique. Le chef de l’Etat a multiplié les initiatives : réunions de crise, prises de parole télévisées, consultation des chefs de parti, avant de rencontrer lundi à Berlin Angela Merkel et Matteo Renzi, et de participer à un sommet européen mardi et mercredi à Bruxelles.

Tout a été fait pour mettre en scène la volonté de François Hollande de réagir au choc. L’affirmation d’une stratégie de fermeté vis-à-vis de Londres a aussi participé à montrer sa détermination. François Hollande veut un divorce rapide pour montrer à tous, et surtout aux populistes, que le Brexit est irrémédiable et qu’il y a des conséquences à assumer. Objectif : éviter la contagion et contrecarrer en France ceux qui comme Marine Le Pen cherchent à faire fructifier le vote des Britanniques.

Si l’intention est affirmée, reste à savoir si François Hollande la concrétisera en actes forts et audibles par les citoyens. En 2012, l’un de ses premiers échecs avait été de renoncer à renégocier le Traité européen. Une promesse de campagne oubliée.

Partager :