■ Dix théâtres pour des matches de rêve
Vendredi 10 juin, Saint-Denis ouvre le bal. La ville, limitrophe avec Paris, a parfois mauvaise réputation. Elle restera marquée par les attentats du 13-Novembre et ses suites. Elle est plutôt méconnue d'une partie des Parisiens eux-mêmes, à part pour l'enceinte nationale. Mais Saint-Denis, au-delà du Stade de France, c'est surtout un petit bijou historique, le lieu du repos éternel des rois de France malgré les tumultes de la Révolution, ainsi qu'une ville populaire, l'une des communes les plus peuplées de la région. Saint-Denis vaut plus qu'un détour.
Dans le nord de la France, à Lille et Lens, la fête fait partie d'un mode de vie. Place Casquette à Lille, on imagine que les brasseries ont fait des stocks en prévision des matches. D'autant que la ville n'a plus accueilli de compétition internationale de football depuis le Mondial 1938. A Lens, ancienne place forte du ballon rond en France, c'est une autre histoire. L'ancien bassin minier, où se tiendra notamment un choc entre l'Angleterre et le Pays de Galles cette année, a déjà accueilli l'Euro 1984 et la Coupe du monde 1998.
On dit parfois que Lyon a trois sources : le Rhône, la Saône et le vin du Beaujolais. Et aussi deux collines : Fourvière la pieuse, et la Croix-Rousse la travailleuse. Mais c'est certainement dans les traditionnels bouchons, ses restaurants, que les supporters suivront les matches de cet Euro 2016, tandis qu'à une soixantaine de kilomètres de là, la compétition battra également son plein chez la rivale, Saint-Etienne. Une ville peu connue de la plupart des Français, et qui est pourtant un lieu de culture et de dynamisme, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco comme « ville du design ».
Et maintenant direction le sud de la France, où Marseille et le ballon rond constituent une histoire d'amour qu'on ne présente plus. La bouillante cité phocéenne et son fameux Vélodrome vont accueillir le troisième Euro de football de leur histoire ! Petit clin d'œil à Nice également, plus à l'est, où à coup sûr, les équipes qui auront la chance de jouer dans le nouveau stade de la cité bénéficieront du micro-climat azuréen. Mais c'est à Bordeaux, dans le sud-ouest, que l'on trouvera l'une des plus grandes fan-zones du pays, tandis que pendant un mois, Toulouse, la ville du rugby, donnera de sa force au monde du ballon rond.
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■ Les fan-zones, pour quoi faire ?
Elles cristallisent toutes les craintes et l'attention, avant même le coup d'envoi de l'Euro. Dix fan-zones sont installées dans chacune des villes-hôtes pour permettre aux personnes qui ne pourront pas aller au stade de se réunir et de regarder les matches sur des écrans géants.
Elles pourront accueillir des dizaines de milliers de personnes. Jusqu'à 120 000, pour celle de Paris aux pieds de la tour Eiffel. Depuis 2008, depuis l'Euro en Suisse et en Autriche, l'UEFA demande aux pays organisateurs d'installer des fan-zones au centre des villes-hôtes. Un espace clos, en extérieur.
Les fan-zones ne servent pas uniquement à voir les matches, elles sont conçues comme des espaces de divertissement à part entière. Des animations et des concerts y sont prévus, ainsi que des stands pour s'y restaurer et s'y désaltérer.
Elles sont gratuites, pour encourager le plus de monde à s'y rendre. Et c'est justement ça qui inquiète : une concentration importante de gens dans un espace somme toute réduit, avec la crainte d'une attaque terroriste. De nombreuses voix se sont ainsi élevées pour demander d'annuler purement et simplement ce dispositif en raison du risque.
Les mesures de sécurité sont donc à l'avenant pour l'édition 2016 du Championnat d'Europe des nations : palpations et fouilles des sacs à l'entrée, vidéosurveillance, etc. Les pouvoirs publics ont fait appel à des sociétés de sécurité privées.
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■ Les lieux de villégiature, idyllique
Les 24 équipes nationales participant à l'Euro ont pris respectivement les quartiers aux quatre coins de l'Hexagone, en fonction de leur programme. Mais certaines nations limitrophes ont leurs habitudes en France, pays carrefour où de nombreuses pages de l'histoire européenne les ont réunis pour le meilleur et pour le pire. Et d'autres, moins familières, vont découvrir les atouts d'un territoire riche en diversité et en ressources.
Dans le sud méditerranéen, les Italiens ne seront pas totalement dépaysés parmi les Montpelliérains, qui ont su les accueillir. Ils ont pour voisins les Suisses, à Juvignac, tandis que la belle Mallemort, dans les Bouches-du-Rhône, accueillera les Autrichiens. Pour sa part, la Belgique a choisi de s'exiler à Bordeaux, sous l'impulsion de son sélectionneur Marc Willmott, qui connaît bien les lieux.
De son côté, l'Espagne, double tenante du titre, a choisi d'aborder la compétition depuis l'Ile de Ré, dans l'ouest de la France. Choix similaire pour la Pologne, qui profitera aussi de l'air de l'Atlantique mais un peu plus au nord, à La Baule. La Suède de Zlatan sera à Pornichet, en Loire-Atlantique. Les champions du monde allemands ont quant à eux préféré bénéficier des attraits de la source d'Evian-les-Bains, de l'autre côté de la France.
Si les Gallois ont préféré rester près de leurs côtes, privilégiant la Bretagne et Dinard, les Anglais iront s'embourgeoiser à Chantilly, au nord-est de Paris. Les Portugais, qui seront en France tout particulièrement comme chez eux, ont choisi de prendre d'assaut la capitale par l'autre côté, puisqu'ils sont basés à Marcoussis, dans le sud de l'Île-de-France. Ils colleront ainsi au plus près de leur cible, la France, qui a pris ses quartiers dans son bastion de Clairefontaine, dans les Yvelines.
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