Avec notre envoyé spécial dans le XVIIIe arrondissement de Paris, Alexis Bedu
L’évacuation s’est faite sans heurt. En quelques minutes, les 500 tentes et abris qui servaient d’abris ont été vidés, et les migrants mis en file indienne dans la rue. Peu après 7 heures du matin, des bus sont alors arrivés pour les emmener dans différents endroits. On ne sait pas où exactement, dans des gymnases et des centres d’hébergement d’urgence probablement.
Selon un recensement effectué dimanche, quelque 1 300 personnes, dont de nombreux Afghans, Soudanais et Erythréens, vivaient dans ce campement, situé dans les XVIIIe et XIXe arrondissements, dans le nord de la capitale. Mais selon un dernier pointage lundi matin, il y avait « autour de 2 000 personnes » sur place au moment de l'évacuation, a déclaré la maire de Paris, Anne Hidalgo, sur la radio Europe 1.
Une insalubrité pesante
Pour certains migrants, cette évacuation est un soulagement tant l’insalubrité du site était pesante sur leur vie quotidienne. « Je suis ici depuis deux semaines. Vous voyez l’état du campement, c’est sale », témoigne un Erythréen. « Nous n’avons pas assez à manger, il y a beaucoup de problèmes. Mais ils ne nous traitent pas comme des humains. Donc nous espérons que désormais on va nous traiter comme des humains ». Des cas de tuberculose ont même été recensés », poursuit le jeune homme de 25 ans.
Après l’évacuation, une cinquantaine de riverains ont nettoyé les jardins d’Eole. « Il faut que les pouvoirs publics à mettre en œuvre des solutions d’hébergements plus durables pour ces migrants, car d’autres arriveront surement dès ce soir », explique un riverain de ce quartier du XVIIIe arrondissement de Paris.