Au tribunal correctionnel de Paris, David Thomson
On ne juge pas des combattants, on juge des terroristes. D’emblée, le procureur Nicolas Le Bris bat en brèche un argument de la défense selon laquelle le fait d’aller combattre à l’étranger n’est pas un délit.
Le droit de la guerre est inapplicable en l’espèce, juge le parquet, parce que les sept prévenus se sont entraïnés et ont prêté allégeance à une organisation classée terroriste, l’EIIL, ancêtre du groupe Etat islamique (EI).
Les réquisitions remettent par ailleurs en cause la version d’un retour volontaire en France de plusieurs des prévenus qui se présentent aujourd’hui comme des déçus du jihad en Syrie.
Le procureur cite des écoutes laissant entendre que des proches venus les visiter en Turquie les auraient dénoncés aux autorités turques qui les auraient ensuite expulsés hors de leurs frontières. Leurs explications ne sont pas sincères, résume-t-il, les prévenus sont dans la dénégation.
Pour enfoncer le clou, le procureur s’appuie sur des rapports de détention, car en prison, les détenus gardent le contact avec des membres du groupe EI en Syrie à l’aide de téléphones pourtant interdits.
En revanche, la constitution de partie civile de l’association des victimes du terrorisme, en raison de la présence dans le box du frère d’un des kamikazes du Bataclan, est irrecevable, estime le procureur, car il n’y a pas de victime dans ce dossier. Les réquisitions ne tiennent compte que des faits qui leur sont reprochés, poursuit-il, et ils sont déjà bien assez graves.
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