Au coeur des indignations, il y a cette présence de militaires armés devant le Bataclan le 13 novembre 2015 au soir. Ils n'auraient pas eu l'ordre d'intervenir. Les juges chargés de l'enquête ont parlé de cet épisode mercredi 25 mai aux parties civiles et à leurs avocats. Et Amélie, rescapée du Bataclan, trouve cela inadmissible.
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« Ils auraient pu sauver des vies et ils n'ont même pas bougé, parce qu'ils n'avaient pas reçu l'ordre de leurs supérieurs ou de je ne sais qui pour pouvoir tirer, dénonce la jeune femme. Donc ils n'ont pas bougé. Pour moi, il y a un problème. Il y a un problème dans le fonctionnement. On a vu les choses les plus horribles au monde pendant deux heures et demie pour ma part. On a attendu la mort pendant deux heures et demie et il n'y a pas un mec qui a bougé devant. »
Sur ce point, Jean Cornet, qui a perdu sa fille et son gendre dans l'attaque du Bataclan, a été rassuré par le sérieux des juges mais, selon lui, ils ne pourront pas répondre à tous les questionnements.
« Ils n'ont pas la possibilité d'intervenir sur le fait de savoir notamment si les précautions qu'il fallait prendre ont été prises, si les gens qui participaient au concert ont été bien défendus. Sans doute qu'on n'a pas tiré la leçon de certaines choses qui étaient connues. »
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La sécurité du Bataclan est donc pointée du doigt par plusieurs rescapés et proches de victimes des attentats du 13 novembre 2015. Une information judiciaire ouverte en 2010 sur un projet d'attentat visant la salle de concerts s'était soldée par un non-lieu, deux ans plus tard.