Israël: moment d’émotion pour Manuel Valls au Mémorial de Yad Vashem

En visite à Jérusalem depuis dimanche 22 mai, le Premier ministre Manuel Valls s’est rendu au Mémorial de Yad Vashem. Un moment dédié à la mémoire de l’Holocauste, mais aussi l'occasion pour lui de délivrer encore une fois un message contre l’antisémitisme.

Avec notre envoyée spéciale à Jérusalem, Valérie Gas

«Se rendre à Yad Vashem, c’est entendre un immense cri de douleur». La douleur des Juifs, victimes des nazis, que Manuel Valls a pu appréhender en visitant le musée de la Shoah au Mémorial de Yad Vashem. Un musée dans lequel il a passé plus d’une heure, écoutant les explications d’une guide, regardant les photos, les films. S’arrêtant un moment dans la salle des noms, dans ce bâtiment récemment agrandi et rénové à l’architecture d’une grande sobriété : des murs de béton gris, du fer, peu de lumière.

Se rendre à Yad Vashem : «C’est redonner aussi une place et un nom à tous ceux que l’on a voulu, non pas tuer, mais exterminer, effacer», a confié le Premier ministre.
Manuel Valls était notamment accompagné de Serge et Beate Klarsfeld, de Latifa Ibn Ziaten, la mère du premier soldat tué à Toulouse par Mohamed Merah en mars 2012, de Samuel Sandler, le père et grand-père de trois autres victimes de Mohammed Merah. Tous ont assisté à une cérémonie dans la crypte du souvenir.

Se souvenir et en tirer les conséquences

Manuels Valls a ravivé la flamme du Souvenir, a déposé une gerbe et s’est recueilli. « L’antisémitisme a sa part dans l’histoire parce que c’est la négation de l’être humain. Beaucoup pensaient que cela ne se reproduirait pas. Et pourtant ! Ça s’est reproduit ici, là-bas en France. Et c’est ici qu’il faut une nouvelle fois le dire » a déclaré le Premier ministre qui hier déjà avait martelé ce message : il faut se souvenir et en tirer les conséquences.

On se souvient qu'après les attentats de 2015 le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu avait appelé les juifs de France à immigrer. Manuel Valls n’avait alors pas apprécié et affirmé que la France sans les juifs n’était plus la France. Dimanche, devant la communauté française de Tel-Aviv, il a récidivé : « Beaucoup d’entre vous, après les mots que l’on a entendus dans Paris : ‘Mort aux juifs’, ont considéré peut-être qu’il fallait partir. Plier bagages, abandonner la France. Je le dis vraiment du fond du cœur : c’est pour la France un déchirement de voir partir ses enfants parce qu’il y a cette peur de rester ».

Manuel Valls était déjà venu à Yad Vashem, mais cette dernière visite en tant que Premier-ministre prend, bien sûr, une autre signification. Elle est porteuse d’un message politique.

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