France: des médecins soupçonnés de «racket» de migrants

Un médecin de l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière a été suspendu pour avoir demandé de l'argent liquide à des migrants pour leur délivrer un certificat médical qui leur permet d'obtenir un titre de séjour en France pour raisons de santé. L'association, qui tire la sonnette d'alarme, la Cimade – Comité inter-mouvements auprès des évacués – estime que ce n'est pas un cas isolé. Le ministère de la Santé a été informé et une enquête préliminaire est ouverte.

En France, demander 90 euros à un patient pour lui délivrer un certificat médical est parfaitement illégal. Pour les migrants, les besoins en matière de santé sont d'ailleurs pris en charge par l'Assurance maladie et ils n'ont – normalement – pas besoin d'avancer l'argent de la consultation. En revanche, le concours des médecins leur est indispensable pour attester que leur pathologie leur ouvre des droits de séjour.

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Certains médecins abuseraient-ils de leur pouvoir pour arrondir leur fin de mois ? Oui, selon la Cimade, association d'aide aux migrants qui a signalé aux Hôpitaux de Paris les abus d'un de ses praticiens. L'AP-HP – Assistance publique - Hôpitaux de Paris – a d'ores et déjà suspendu ce médecin, mais la Cimade estime que ce type de « racket » est généralisé. Ce serait, selon ses termes, l'arbre qui cache la forêt. Une accusation qui sera évaluée par la justice. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire.

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Pour d'autres associations d'aide aux migrants contactées par RFI, il s'agirait de cas isolés, de brebis galeuses, qui auraient perdu de vue le serment d'Hippocrate, le code déontologique des médecins qui stipule : « Je donnerai mes soins à quiconque me le demandera et je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ».

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