Conférence climat à Paris: les associations dénoncent un «coup de communication»

A Paris s'est ouvert, ce lundi 25 avril, la 4e conférence environnementale sur le climat. Objectif : fixer la feuille de route « verte » du gouvernement pour la fin du quinquennat. EDF devra proposer après 2018 « la fermeture de certaines centrales » et « la prolongation d'autres centrales », a déclare François Hollande lors de son intervention.

Dans son discours le président français est revenu sur l’accord de Paris trouvé lors de la COP 21. Celui-ci a notamment mis en avant les efforts faits en faveur des énergies renouvelables via les éoliennes. Pour le chef de l‘Etat, il faut réduire la part du nucléaire. Le président a donc évoqué la fermeture des centrales. « Ce n’est pas quelque chose qui s’improvise », a-t-il martelé. Pour la centrale de Fessenheim, le décret autorisant l’exploitation devrait être abrogé cette année. « Des discussions sont en cours entre l’Etat et EDF sur les conditions de cette opération et notamment sur les indemnisations », a précisé le président.

Bien que la France veuille aujourd'hui réduire de 50% la part du nucléaire dans la production d'énergie, Benoît Hartman, porte-parole de l'association France Nature Environnement, estime que les risques d'accident sont toujours bien présents. « En France, le risque nucléaire est réel et il ne cesse d’augmenter depuis 30 ans (…) puisqu’on a absolument rien fait pour réduire le risque à la source », déplore-t-il.

Aujourd’hui, il y a urgence estime Benoît Hartman et les choses n'avancent pas assez vite. « C’est pas la peine d‘attendre 2018 pour qu’EDF remplisse le carnet de commandes des centrales à fermer et qu’on puisse enfin anticiper, insiste-t-il. On devrait commencer maintenant. On devrait assumer maintenant que le nucléaire n’est pas compétitif avec les énergies renouvelables et qu’il faut accepter d’en sortir comme de sortir d’une impasse. »

Trois tables rondes se sont tenues à l’Elysée

Des industriels, des représentants d’associations environnementales et des ministres comme Stéphane Le Foll ou Marisol Touraine ont pris place autour de tables rondes. Mais, les débats ont plus ressemblé à des speechs bien rodés sur le savoir-faire français en matière d’environnement qu’à de vrais débats.

A contrario, le dossier de l’aéroport de Notre-Dame-des Landes dans l’ouest du pays a été absent lors de quatrième conférence sur l’environnement. Ce lundi matin, une vingtaine de militants contre le projet ont été bloqués à l’entrée de l’Elysée. Ils souhaitaient participer au débat. François Hollande a rappelé la nécessité du référendum local qui se tiendra à la fin du mois de juin. « Je veillerai à ce que toutes les informations données aux votants soient objectives », a déclaré le président de la République.

Les associations ont boycotté la conférence

Pour le directeur général de Greenpeace, cette conférence organisée depuis 4 ans « ne sert à rien » si ce n’est à faire des effets d’annonce. « On était a pour donner l’impression que le gouvernement avait une réelle volonté écologique. On était présent pour la première pour jouer le jeu. (…) On n’a rien à gagner dans ces instances-là, c’est de la communication », a expliqué Jean-François Julliard. Pour l’association il faut faire plus pour les énergies renouvelables où la France accumule du retard.

La CGT a également boycotté le rendez-vous. Elle dénonce une opération d’affichage : il s’agit d’« une conférence complètement déconnectée des réalités du monde du travail », a taclé le syndicat.

 

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