Formule E: une course de voitures électriques en plein cœur de Paris

Pour la première fois, ce samedi 23 avril 2016, la capitale française accueille un grand prix de Formule E, avec des voitures de course 100 % électriques. Les 18 bolides, d’apparence semblable à des Formule 1, vont rouler à 200 km/h autour de l’hôtel des Invalides, sous les yeux de 15 000 spectateurs. Une exposition idéale pour cette compétition d'avenir, qui n'a que deux ans. Mais l'événement ne fait pas l’unanimité.

Sagement rangés dans leur boxe, vendredi à la veille de la course, les bolides piquaient déjà la curiosité des riverains et touristes de passage sur l'esplanade des Invalides, l'un des lieux les plus emblématiques de Paris. Difficile d'y croire en effet, à ces élégantes monoplaces fuselées, propulsées par un moteur 100 % électrique à 200 km/h.

Sur le circuit tracé autour du célèbre bâtiment du XVIIe siècle, 18 fous du volant vont ainsi pouvoir s'autoriser quelques excès de vitesse en toute discrétion. Car dans cette aventure, c'est cela qui marque le plus : loin du vacarme d'une Formule 1, la Formule E dégage environ 80 décibels, l'équivalent d'une rame de métro.

Napoléon Bonaparte, dont le tombeau est situé aux Invalides, pourra donc dormir tranquille ce samedi, pendant qu'autour de lui, la course battra son plein. En principe, rouler à 200 km/h dans les rues de la capitale française, c'est l'assurance d'une amende salée à l'arrivée. Mais il faudra en venir là cette fois-ci, pour espérer remporter le grand prix de Paris.

Dégâts générés par les travaux

Toutes les places sont vendues depuis un mois. L'évènement est donc très attendu. « Rouler en voiture de course dans les rues de Paris, c'est juste incroyable. J'ai l'impression que c'est la plus grosse course de l'année. On voit qu'il y a beaucoup plus d'activité au niveau de la presse, à tous les niveaux. Je pense qu'il y a deux ans de ça, personne ne l'aurait cru », commente le pilote Stéphane Sarrazin.

Pour autant, tout le monde n'est pas ravi de voir débarquer en France le championnat de Formule E FIA, un véritable « désastre écologique », selon les élus Verts locaux, qui supportent mal le fait que pour pouvoir rouler autour de l’hôtel des Invalides, en plein centre-ville, les organisateurs aient dû recouvrir les pavés d’un bitume provisoire.

Difficile en effet d’imaginer que ces voitures, avec leur châssis très près du sol, puissent se satisfaire d'un revêtement truffé de nids-de-poule. Mais le problème, ce sont les effluves très toxiques et cancérigènes dégagés par les travaux selon les écologistes. Pour Les Verts, ce grand prix de Formule E fait donc davantage la promotion de la vitesse que celle des voitures alternatives.

Promouvoir la voiture électrique

A cela, la mairie de Paris répond qu'elle souhaite montrer que les moteurs électriques et la performance sportive sont compatibles. L’objectif, c’est de donner un coup d’accélérateur aux transports électriques dans la capitale française, mais aussi d'inciter les Français à acheter ce type de voitures.

« On devient une vitrine des voitures de demain, les voitures 100 % électriques qu'on voit arriver de plus en plus. On véhicule une image pour une planète plus verte. Je pense qu'on a tout de notre côté pour que cela devienne un grand championnat, même si ça l'est déjà », commente Jean-Eric Vergne, passé d'un baquet de Formule 1 à celui d'une Formule E.

En France, les immatriculations de véhicules électriques augmentent constamment depuis 2011. Depuis le début de la seule année 2016, près de 6 000 voitures électriques ont été vendues, soit environ 1 % des ventes totales de véhicules neufs.

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