Valls rencontre Bouteflika en marge d'une visite polluée par l'affaire des visas

Manuel Valls a rencontré dimanche 10 avril Abdelaziz Bouteflika, point d’orgue de son voyage en Algérie. Avec en sujet principal, la lutte contre le terrorisme. Mais la visite du Premier ministre aura été parasitée de bout en bout par l'affaire des visas refusés par les autorités algériennes à des journalistes français qui devaient l'accompagner. Manuel Valls a eu beau essayer d'évacuer l'affaire, elle est revenue en boucle.

Avec notre envoyée spéciale à Alger,

Manuel Valls et Abdelaziz Bouteflika assis de chaque côté d’une table ornée d’un magnifique bouquet de roses. C’est l’une des images qui restera de la visite du Premier ministre français en Algérie. Le principe de cette rencontre était acté, mais elle n’a été confirmée qu’à la dernière minute. Manuel Valls avait d’ailleurs organisé son agenda pour être disponible à tout moment dimanche après-midi afin de se rendre au palais présidentiel dès que le président algérien pourrait le recevoir.

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Les deux responsables se sont entretenus pendant environ une demi-heure et la coopération franco-algérienne dans la lutte contre le terrorisme a été l’un des principaux sujets abordés lors de la discussion, car c’est une priorité pour les deux pays.

A l’issue de la rencontre, Manuel Valls a d’ailleurs salué l’action du président Bouteflika et des autorités algériennes dans le dossier malien et il s'est félicité de la convergence de vue entre la France et l’Algérie sur la situation en Libye, en Syrie et en Irak.

« Atteinte à un symbole »

Seule ombre au tableau, l'affaire des visas refusés à des journalistes français qui devaient accompagner le Premier ministre. Une partie des médias français avait finalement boycotté la visite.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que les Algériens ont mal pris la Une du Monde sur laquelle la photo du président Bouteflika illustrait l'affaire des « Panama Papers ». Les mots employés par Abdelmalek Sellal, le Premier ministre algérien, lors de la conférence de presse commune avec Manuel Valls à Alger l'ont bien montré : « atteinte à l'honneur », « au prestige » du président Bouteflika, à « un symbole » du pays, qui ne pouvait selon lui rester sans réponse.

Cette irritation a obligé Manuel Valls à multiplier à chacune de ses prises de paroles les efforts et les qualificatifs pour décrire l'amitié franco-algérienne, une « relation exceptionnelle », à nulle autre pareille, a-t-il dit et redit.

Même si le Premier ministre français a essayé de minimiser l'impact de cette affaire sur la visite, il est indéniable qu'elle a perturbé son déroulement. La presse algérienne ne s'y est pas trompée. De nombreux journaux ont décrit une visite sous tension. Cela n'a pas empêché la signature d'une trentaine d'accords. Et la rencontre avec Abdelaziz Bouteflika a envoyé un signal positif.

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