François Hollande peut-il encore réunir le Congrès pour faire voter la révision de la Constitution ? A entendre le socialiste Christian Paul, qui est hostile à la déchéance de nationalité, le débat est clos.
« Nous n’irons pas à Versailles, annonce d'emblée le chef de file des frondeurs. Je pense que le président de la République aurait totalement raison d’enterrer cette idée et de tourner la page. »
Tourner la page de ce débat, le député Les Républicains Eric Woerth y est aussi favorable. « Sans déchéance je pense qu’il ne peut pas y avoir de Congrès. Ce serait faire régresser les choses en fonction des intérêts du président de la République », estime l’élu.
Et les intérêts du chef de l’Etat, la droite ne veut pas les défendre. Une attitude que ne manque pas de dénoncer le socialiste Patrick Mennucci. Le député des Bouches-du-Rhône rejette la faute sur l'opposition qui a refusé le compromis sur la déchéance de nationalité.
« Ils nous ont rabattu les oreilles avec l’unité nationale et cette unité nationale vole en éclats parce qu’ils ne veulent pas venir voter, accuse-t-il. Donc on voit bien qu’on est dans des postures. »
Sauver les meubles
Des postures qui n'empêchent pas le socialiste Yann Galut d'espérer la réunion d'un Congrès pour voter l’article 1 sur l’état d’urgence. Une disposition qui, contrairement à l'article 2 sur la déchéance de nationalité, bénéficie d'un relatif consensus entre l'Assemblée nationale et le Sénat. « J’espère que le président de la République va convoquer le Congrès, mais seulement avec cet article 1, et que la droite prendra ses responsabilités sur cet article », affirme Yann Galut.
Un Congrès a minima mais un congrès quand même. Comme pour sauver les meubles. Avant de trancher, François Hollande doit recevoir ce mercredi 30 mars avant le Conseil des ministres le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone ainsi que son homologue du Sénat Gérard Larcher. Dans une lettre adressée mardi au chef de l’Etat, le sénateur Les Républicains appelle le président Hollande à prendre « rapidement un décision ».