L'Ile-de-France se prépare à une éventuelle crue centennale de la Seine

Le musée du Louvre, l'Elysée, une bonne partie du Val-de-Marne et même le bâtiment de RFI seraient innondés en cas de crue centennale de la Seine. C'est le scénario catastrophe auquel se préparent la préfecture d'Ile-de-France, les pompiers, les hôpitaux et de nombreuses entreprises. Pendant deux semaines, ils vont simuler lors d'un exercice grandeur nature appelé Sequana, une crue de la Seine et de ses affluents, pour tester la bonne coordination de tous les services et acteurs de la région.

Et si à partir de ce lundi 7 mars, le niveau de la Seine montait chaque jour de 50 cm ? Le début d'une crue centennale lente et progressive qui correspond à un scénario crédible et dévastateur.

Au fur et à mesure que l'eau du fleuve et de ses affluents grimpe, des routes deviennent impraticables. Des milliers de logements sont inondés, l'électricité est coupée, des banques sont fermées, des hôpitaux perturbés, l'eau potable souillée. Selon ce scénario catastrophe, la crue atteindra son pic de hauteur le week-end prochain. Alors 500 kilomètres carrés du territoire francilien seront sous l'eau. 

Superviser et coordonner les acteurs publics et privés

À la Préfecture de police de Paris, la cellule de crise supervise et coordonne les multiples acteurs concernés aussi bien publics que privés. Il faut orienter les secours, sécuriser les réseaux énergétiques, mais aussi les centres de données informatiques ou la distribution alimentaire pour limiter les dégâts, éviter les suraccidents.

Il faut surtout faire en sorte qu'après la crue l'économie reparte, alors qu'elle pourrait perdre 30 milliards d'euros, soit deux points du PIB. Selon Magali Reghezza, chercheuse en géographie à l'ENS et auteur du livre Paris coule-t-il ?, « comme l'Ile de France est le centre de commandement de l'économie française, si la région est paralysée ou si elle dysfonctionne, il y aura des répercutions sur l'ensemble du pays ».

Près de 90 institutions participent à cet exercice grandeur nature appelé Sequana, du nom de la déesse gallo-romaine de la Seine. Il durera deux semaines. L'Espagne, la République tchèque, la Belgique et l'Italie envoient aussi des observateurs et des renforts techniques.
 

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