Avec notre envoyé spécial à Papeete, Florent Guignard
« Le mieux, c'est de trouver une majorité ». Voilà l'étrange aveu formulé par François Hollande, à bord de son avion, quelque part entre Paris et Tahiti. Le président en est bien conscient, la future loi El Khomri provoque des « contestations » et fracture ce qui reste de la majorité, quatre ans après son élection.
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François Hollande en appelle donc au dialogue et non au passage en force, comme l'utilisation du 49-3, évoquée la semaine dernière par la ministre du Travail, tout en mettant des limites à la discussion parlementaire : « On doit rester sur la philosophie que j'avais définie en janvier », a-t-il ainsi déclaré. A savoir, un compromis entre souplesse pour les entreprises et sécurité pour les salariés. Le problème, c'est que la gauche trouve que le texte est surtout d'inspiration libérale.
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Une gauche à feu et à sang, à 14 mois de la présidentielle, cela peut poser problème. François Hollande sait bien que la loi El Khomri ne produira pas d'effet sur l'emploi avant 2017. Alors il parle d'une « dernière étape qui ouvre un temps nouveau », « un nouveau modèle social ». Réformateur jusqu'au bout et quel qu'en soit le coût, François Hollande est déjà dans l'après : sa trace dans l'histoire.