Avec notre envoyé spécial à Papeete, Florent Guignard
« C’est un long voyage qui rappelle que la France est partout dans le monde », a déclaré le président français. C’est le déplacement de tous les records. 20 000 kilomètres d’avion pour honorer une promesse: aller dans les 11 territoires français d’outre-mer habités. « C’est ce que je souhaitais et c’est ce qui aura été fait », souligne François Hollande.
Arrivé à Tahiti, sur une île balayée par les vents et la pluie, le chef de l’Etat est reparti aussitôt pour Wallis-et-Futuna, le territoire le plus éloigné de Paris. Cette visite présidentielle à Wallis est la première depuis celle de Valéry Giscard d'Estaing en 1979.
François Hollande est même le seul président français à fouler le sol de Futuna depuis que cet archipel, perdu dans l’océan Pacifique, a fait le choix d’être français. Cérémonie coutumière, collier de fleurs, costume traditionnel : « Vous m’avez aussi offert le Kava, cette boisson qui pour vous est un symbole [de l’équilibre du monde et de la paix] et qui pour moi sera une force supplémentaire pour relever les défis qui nous attendent », a déclaré le président français.
Fracture territoriale et dette nucléaire
A Wallis-et-Futuna, au nom de l'égalité, François Hollande s'est engagé à réduire la fracture territoriale, alors qu'en en Polynésie française, au marché de Papeete, la venue du président ne passe pas non plus inaperçue : « Il était là pour nous. Pour voir le président, il faut se déplacer, mais là, c’est lui qui se déplace pour nous. C’est important pour nous ». « Ça permet de renouer les liens avec la France, aussi bien la France que la Polynésie sont en crise. Je pense qu’il doit donner son maximum aussi ».
François Hollande est finalement retourné à Tahiti en repassant la ligne de séparation des dates, c’est-à-dire en repassant de lundi à dimanche. « On a un président qui remonte le temps » s’amuse un conseiller.
Ce déplacement présidentiel a une valeur symbolique. L’objectif est de marquer l’attachement de la République à tous ses territoires d’outre-mer. Vingt ans après les derniers essais nucléaires, François Hollande se sait attendu sur le dossier sensible des indemnisations suite à ces essais. « Les revendications sont toujours présentes et elles demeurent. On attend quand même que l’Etat fasse une compensation ». A ce sujet, le chef de l'Etat a promis des annonces.