Sans doute trop désireux de défendre le bilan de Nicolas Sarkozy, son ancien ministre Eric Woerth avait affirmé jeudi soir lors d’un débat sur i-Télé avec le vice-président du Front national Florian Philippot qu’il n’y avait pas eu d’attentat terroriste durant le précédent quinquennat. Alors que l’eurodéputé FN lui rappelait les attentats commis par Mohamed Merah, Eric Woerth avait répliqué qu’il s’agissait du « crime d’un furieux, pas de Daech ».
Les propos ont suscité l’indignation de certains proches des victimes. Le père de l’un des militaires assassinés, Albert Chennouf a ainsi dénoncé « l’absurde stratégie » d’Eric Woerth pour tenter de « nettoyer » le bilan de l’ex-président.
Le Crif et la présidente de la région socialiste Midi-Languedoc, Carole Delga, ont aussi manifesté leur colère. Cette dernière a demandé dans un communiqué des « excuses publiques » de l’ancien ministre, dénonçant l’insulte faite à la mémoire des sept victimes de Merah, dont trois enfants.
En mars 2012, Mohamed Merah avait tué sept personnes – trois militaires, un professeur et trois enfants d'une école juive – lors de plusieurs attentats commis à Toulouse et Montauban au nom de l'islam radical. Il avait été tué par le Raid alors qu'il était retranché à son domicile.
Avant Eric Woerth, Nicolas Sarkozy avait lui-même affirmé qu’il n’y avait pas eu d’attentat en France entre 2002 et 2011, c’est-à-dire lorsqu’il était aux affaires, entre la place Beauvau et l’Elysée.
Mais ce samedi, Eric Woerth a fait machine arrière à défaut d’excuses. Sur Twitter, il a assuré qu’il n’y avait pas d’ambiguïté dans son esprit et que « l’attentat terroriste commis par Merah est une abomination ».