Au cri de slogans tels : « état d'urgence, état policier », des milliers de personnes ont manifesté samedi à Paris et dans toute la France pour dénoncer le projet de déchéance de nationalité et l'état d'urgence, qui devrait être prolongé. Instauré après les attentats du 13 novembre, l'état d'urgence a déjà été prolongé 3 mois, jusqu'au 26 février et le gouvernement s'apprête une nouvelle fois à le prolonger pour trois mois supplémentaires.
Elles répondaient à l'appel lancé dans près de 70 villes en France par deux collectifs - « Nous ne céderons pas » et « Stop état d'urgence » - qui regroupent entre autres des syndicats (CGT, FSU, Syndicat de la magistrature), des associations (Attac, Droit au logement, Droits devant, MRAP) et des organisations de défense des droits de l'homme (FIDH).
Alors à Paris, le cortège a démarré en début d'après-midi place de la République direction le Palais-Royal où se trouve notamment le Conseil d'État, lieu symbolique pour les opposants à l'état d'urgence.
En effet, il y a une dizaine de jours, la Ligue des droits de l'homme avait saisi le Conseil d'État pour demander la suspension de tout ou partie de l'état d'urgence. Une requête finalement refusée par la haute juridiction.
Mais malgré la décision du Conseil d'État, trois mesures restent dans le collimateur de la LDH. Elle les considère comme liberticides : les perquisitions administratives, qui ne sont pas soumises à l'autorisation d'un juge judiciaire ; l'assignation à résidence ; et puis l'interdiction de réunion prise par arrêté préfectoral. Cela avait été le cas par exemple des manifestations prévues pendant la COP21.