L'homme politique qui prenait le moins de risques possible, est aujourd'hui un président qui a le dos au mur. « Avec la déchéance, François Hollande a appuyé sur le bouton nucléaire », confie un socialiste. Et c'est maintenant qu'il se rend compte qu'il ne maîtrise plus son camp. Signe de l'ampleur de la contestation : le visage des meneurs. Ce ne sont plus désormais les députés habituellement frondeurs, mais bien des personnalités socialistes de premier plan, comme Martine Aubry ou Jean-Marc Ayrault.
Toute la journée de vendredi, en recevant la droite et la gauche, François Hollande aura bien sûr en tête cette fameuse majorité des 3/5 à atteindre pour réformer la Constitution. Mais surtout, il aura ce problème à résoudre : soit faire l'impasse sur la déchéance, et ainsi ressouder son propre camp avec le risque de faire échouer sa réforme et de perdre cette image d'autorité acquise en 2015 ; soit tordre le cou à sa propre majorité, et faire voter la déchéance de nationalité... avec les voix de la droite.