Déchéance de la nationalité: le dilemme de François Hollande

François Hollande reçoit ce vendredi plusieurs chefs de parti, dont Nicolas Sarkozy, accompagnés pour chacun des responsables de leurs groupes parlementaires respectifs, pour les consulter sur le projet de réforme de la Constitution et la controversée déchéance de nationalité pour les binationaux. Le président français est toujours à la recherche d'une solution, dans ce feuilleton qui s'éternise.

L'homme politique qui prenait le moins de risques possible, est aujourd'hui un président qui a le dos au mur. « Avec la déchéance, François Hollande a appuyé sur le bouton nucléaire », confie un socialiste. Et c'est maintenant qu'il se rend compte qu'il ne maîtrise plus son camp. Signe de l'ampleur de la contestation : le visage des meneurs. Ce ne sont plus désormais les députés habituellement frondeurs, mais bien des personnalités socialistes de premier plan, comme Martine Aubry ou Jean-Marc Ayrault.

Toute la journée de vendredi, en recevant la droite et la gauche, François Hollande aura bien sûr en tête cette fameuse majorité des 3/5 à atteindre pour réformer la Constitution. Mais surtout, il aura ce problème à résoudre : soit faire l'impasse sur la déchéance, et ainsi ressouder son propre camp avec le risque de faire échouer sa réforme et de perdre cette image d'autorité acquise en 2015 ; soit tordre le cou à sa propre majorité, et faire voter la déchéance de nationalité... avec les voix de la droite.

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