La piste terroriste est pour l'instant écartée par les enquêteurs après le geste d'un automobiliste qui a foncé sur des militaires de garde devant la mosquée de Valence vendredi, a déclaré samedi le procureur de Valence, Alex Perrin. L'homme, un Français d'origine tunisienne âgé de 29 ans, n'était connu ni de la police ni des services de sécurité.
« Lorsqu'il a été pris en charge par les services de secours, il a tenu des propos assez confus indiquant qu'il souhaitait tuer des militaires parce les militaires tuaient des gens (...) et, d'autre part, qu'il souhaitait se faire tuer par des militaires », a indiqué le procureur.
Les faits
Il était environ 15h vendredi. Devant la grande mosquée de Valence, un homme à bord d'un véhicule rouge fonce sur les quatre militaires chargés de la sécurité des lieux dans le cadre del'opératoion Sentinelle. L'un d'eux riposte et fait feu. L'agresseur est touché au bras et à la jambe.
Bilan: trois blessés, l'attaquant, le militaire et un passant touché au mollet par une balle perdue.
Il y avait foule à ce moment-là car l'incident est intervenu entre deux offices en ce jour de prière pour les musulmans.
« Les militaires ont riposté par des tirs de défense, blessant grièvement le conducteur du véhicule, sans que son pronostic vital ne soit à l'heure actuelle engagé », ont indiqué dans un communiqué commun les ministres de la Défense Jean-Yves Le Drian et de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
L'auteur de l'attaque, transféré à l'hôpital, est grièvement blessé, mais capable de répondre aux enquêteurs. Dans sa voiture, il était seul et non armé.
« Rien ne laissait présager d'un tel acte », la grande mosquée de Valence est un lieu très calme, a déclaré Didier Lauga, préfet de la Drôme.
Une vingtaine de militaires sont déployés en permanence à Valence où ils patrouillent entre les lieux de culte et les bâtiments des institutions locales dans le cadre de l'opération Sentinelle.
Valls apporte son «soutien» aux militaires
Le Premier ministre Manuel Valls a réagi via sur sa page Twitter en apportant son soutien aux militaires attaqués.
Le CFCM condamne « une agression lâche »
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a condamné « avec la plus grande fermeté » l'« agression lâche » devant la grande mosquée de Valence.
« Dans l'attente des résultats de l'enquête, qui détermineront les véritables motivations de l'agresseur, le CFCM réitère son appel à la sérénité et à la vigilance à l'ensemble de nos concitoyens », souligne dans un communiqué le président du CFCM.
Anouar Khbibech rappelle que les militaires chargés de la protection des lieux de culte dans le cadre de l'opération Sentinelle « sont énormément appréciés par les fidèles à travers toute la France ».