COP21: les Amérindiens défendent leurs forêts

A la COP21, ce mardi 1er décembre, les délégations ont entamé leurs discussions dans l’objectif de parvenir à un accord au plus tard le 11 décembre prochain. L’un des enjeux de la lutte contre le réchauffement climatique est la préservation des forêts. Et la mauvaise nouvelle est que la déforestation continue, c’est le constat dressé par un groupe d’Amérindiens venus à Paris.

Avec notre envoyé spécial au Bourget, Achim Lippold

Portant fièrement des coiffes amérindiennes et des habits traditionnels, ils sont un peu l’attraction de la COP21. Mais ces Péruviens d’Amazonie veulent faire passer un message qui n’a rien de folklorique.

« La déforestation continue parce que le gouvernement a donné des concessions à de grandes entreprises multinationales. Mais ces terres appartiennent aux peuples indigènes. Les forêts sont mieux préservées par nous, les peuples indigènes, parce que cela fait des milliers d’années que nous prenons soin de nos forêts », a plaidé Henderson Reginfu Hualinga.

Le Brésil vient de recevoir un milliard de dollars pour protéger ses forêts. Des efforts financiers qui n’ont pas empêché la reprise de la déforestation en Amazonie. « Le grand défi auquel le Brésil est confronté est la déforestation illégale. Il faut mettre en place des partenariats avec des entreprises pour que la nouvelle loi sur la protection des forêts soit respectée », assure le sénateur Jorge Viana.

Entre 15 et 20% de toutes les émissions de gaz à effets de serre sont liés à la déforestation. Limiter le réchauffement planétaire à 2%, ce qui est l'objectif de la COP21, passe forcément par la préservation des forêts.


« On voit déjà un changement sur nos récoltes, sur la pluie, sur le vent... »

Félix Santi, président des indiens Quechuas de Sarayaku, explique les conséquences du changement climatique sur les Sarayakus, une communauté indigène qui vit dans la forêt amazonienne en Equateur :

« Nous vivons en pleine forêt amazonienne et nous sommes victimes du changement climatique : on voit déjà un changement sur nos récoltes, sur la pluie, sur le vent. On est venus ici à Paris, à la COP, pour que la voix des peuples autochtones, des peuples d'Amazonie, soit écoutée, nous voulons passer le message que pour sauver cette planète, pour sauver notre territoire, pour sauver notre peuple aussi, nous avons besoin de garder un équilibre entre la nature et l'être humain. On protège notre territoire mais on a aussi notre grain de sel à mettre pour protéger la planète. »

Et Félix Santi poursuit : « On vient ici pour demander à ceux qui ont le pouvoir, qui décident, d'écouter la proposition des peuples autochtones, et de vraiment réfléchir aux raisons pour lesquelles il est intéressant de protéger cette nature. Pas seulement les arbres en les regardant de loin, mais en se rendant compte qu'on fait partie de la nature, et nous voulons protéger les futures générations non seulement chez nous en Amazonie, mais aussi celles de tous les peuples de la planète. On a besoin de cette réflexion et de cette vision différente de développement, où la nature est au centre. »

• Vous pouvez retrouver notre site spécial et notre dernier webdocumentaire consacrés à la COP21.

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