Jacques Chirac n'était pas là, mais c'est bien en son nom que sa Fondation a remis jeudi matin ses Prix récompensant les initiatives oeuvrant pour la paix. Les Banques culturelles du Mali ont été distinguées ainsi que Latifa Ibn Ziaten, la mère d'un des soldats tués par Mohammed Merah à Toulouse en 2012. Depuis, elle sillonne le pays pour sensibiliser les jeunes aux dangers du radicalisme islamiste alors que la France a été touchée par une série d'attentats menée par plusieurs Français. François Hollande était au musée du Quai Branly à Paris pour lui remettre son prix.
Dans les écoles, dans les quartiers en difficultés, dans les prisons, Latifa Ibn Ziaten se bat depuis trois ans pour aider des jeunes parfois perdus. C'est aujourd'hui une femme inquiète. « On a un problème dans les écoles, dans lesquelles il y a beaucoup de souffrance, a-t-elle déclaré. Il n'y a pas de règles dans les prisons. Alors, on doit tendre la main à ces jeunes. Je compte sur vous, monsieur le président, aidez-moi ! » Appel entendu par François Hollande. Des crédits vont être débloqués pour les associations qui luttent contre la radicalisation.
Répondre à la haine par la fraternité
Face au chef de l'Etat, Alain Juppé. Ce chiraquien historique a été confronté lui aussi aux attentats en 1995. A la tribune, il a défendu l'unité nationale mise à mal ces derniers jours...«L'unité dans l'épreuve, a-t-il précisé, ce n'est naturellement pas la fin du débat démocratique. C'est la priorité donnée à la protection de nos concitoyens, à la défense de nos valeurs, à la dignité de la vie et de la parole politiques ».
Message envoyé à Nicolas Sarkozy et à ses collègues des Républicains qui ont très vite critiqué le gouvernement. Rester uni et ferme sur le terrain des valeurs, c'était aussi le message de François Hollande. «La France répondra à la haine par la fraternité, a insisté le chef de l'Etat. La France répondra à la terreur par le droit. La France répondra, tout simplement, en étant la France». Le chef de l'Etat a d'ailleurs appelé à une « réaction impitoyable » après les agressions contre un enseignant juif et une musulmane voilée à Marseille.