Quarante-huit heures après les attentats qui ont ensanglanté Paris et Saint-Denis, la mobilisation se poursuit sur les réseaux sociaux. Vendredi soir, grâce au hashtag #portesouvertes, des centaines de riverains avaient ouvert la porte de leur logement aux personnes fuyant les lieux des attaques. Depuis samedi, c'est un autre mot-clé qui gagne Twitter : #rechercheParis. Il s'agit cette fois de retrouver ceux présents au Bataclan, devant le Stade de France ou dans les rues de la capitales visées par les terroristes, et dont des proches sont sans nouvelles.
En deux jours, le mot-clé a ainsi été utilisé près de 600 000 fois sur le réseau social, notamment par des comptes d'anonymes centralisant des photos et des descriptions. Les plus détaillées indiquent la taille, l'âge, voire les tatouages des disparus. Si l'outil aide à retrouver des victimes, gare aux comptes en quête d'exposition qui diffuseraient de faux avis pour récolter plus de « retweets » et de « j'aime ».
Des symboles de soutien qui émergent sur les réseaux sociaux
Au-delà de cette mobilisation inédite, les internautes manifestent en masse leur soutien. Samedi 14 novembre, les mots « Fluctuat nec mergitur » (Il est battu par les flots, mais ne sombre pas) apparaissent sur les réseaux sociaux. La devise latine de Paris devient un symbole de résistance et aussi de fierté d'être français.
Des milliers de photos de profil Facebook se parent du drapeau tricolore. Les internautes ont besoin d'exprimer leur solidarité avec les victimes. « J'ai vu cette possibilité, je l'ai fait instinctivement, directement, explique ainsi David Verneyre. Après avoir vu les photos de profil Facebook de certains de ses amis recouvertes des trois couleurs, il n'hésite pas et suit le mouvement. Le drapeau français représente des valeurs : liberté, fraternité, égalité. C'est tout un ensemble de valeurs qui ont été attaquées lors des attentats. Je n'ai pas pris de balles, mais c'est comme si j'avais été attaqué moi-même et je pense que tous les Français ont ressenti la même chose. On est tous victimes de ces attentats d'une manière ou d'une autre. »
« Laisser les gens mettre ce qu'ils veulent »
Certains internautes critiquent cependant le choix d’afficher le drapeau français. Un effet « moutonnier » pour certains, une « overdose de bleu, blanc, rouge » pour d’autres. « J'ai l'impression que tout le monde est FN », dit même un utilisateur sur Twitter. « J'en vois qui critiquent de mettre le drapeau, je pense qu'il faut laisser les gens mettre ce qu'ils veulent, se défend David. Derrière ce drapeau il n'y a pas forcément des idées extrémistes, conservatrices, nationalistes. Il y a surtout un recueillement et un sentiment de fraternité envers les victimes, et la première victime de ces attentats c'est la France. »