Dans le froid de l'automne parisien, les petites caravanes vertes se serrent les unes contre les autres. Certaines ont les fenêtres barricadées. Une meure de précaution, explique Alexandre Romanès, le co-fondateur du cirque tzigane : « On est attaqués par des bandes de garçons crâne rasé qui dévalisent, qui rentrent dans nos caravanes. On est volé… Il y a beaucoup de vandalisme : ils arrachent les câbles électriques, les arrivées d’eau. Je pense qu’il y a un climat général qui n’est pas bon… Ce n’est pas sympathique ce qui nous arrive. »
Une petition de soutien sur Internet
Inquiets, les Romanès ont lancé une pétition de soutien sur Internet. Parmi les 5 000 signataires se trouve Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'Europe-Ecologie - Les Verts (EELL). « Le cirque Romanès est quand même une institution. Il est aujourd’hui dans un quartier qui n’est franchement pas un quartier en grande difficulté. C’est là justement qu’il y a des marques de rejet très fortes. C’est quand même extrêmement décourageant de penser que dans cette ville, on n’est pas capable d’accepter qu’il y ait une place pour tout le monde, y compris pour cet acteur culturel. Cette histoire m’inquiète beaucoup, parce que j’ai l’impression qu’on retourne beaucoup en arrière. »
« La Lune tzigane brille plus que le soleil ! »
Jusqu'à maintenant, Alexandre Romanès n'a pas porté plainte pour les violences. « Il y a un problème : dans la langue tzigane « police » et « diable » est le même mot. Moi, je dis toujours, nous on essaie toujours de ne pas aller sur le terrain du diable. »
Les artistes préfèrent appeler à un rassemblement de soutien demain, samedi 17 octobre, jour de la première de leur nouveau spectacle : La Lune tzigane brille plus que le soleil !
► Cirque Romanès, La Lune tzigane brille plus que le soleil !, à partir du 17 octobre, square Parodi, bd de l’Amiral-Bruix, 75016 Paris.