Josef Tvarusko, alias Matus Talas chez les képis blancs, est officiellement mort d'un coup de chaud en plein désert. Ce 5 mai 2008, il doit, avec ses camarades, gravir un pic rocheux. Il fait chaud, 38 degrés, et dès les premiers kilomètres, le légionnaire Talas se plaint d'une douleur au genou.
Dans son groupe, ce jeune soldat d'origine slovaque est considéré comme un élément faible, voire un tire-au-flanc. L'encadrement l'oblige donc à continuer et rapidement les coups pleuvent. Lors des pauses, il est contraint à rester en plein soleil, et surtout, ses chefs, un caporal et un lieutenant, décident de le priver d'eau.
Alors qu'il entame l'ascension d'une pente à 70 %, le légionnaire s'effondre, sa bouche écume. Son décès est prononcé deux heures plus tard.
Pour l'accusation, cette fin tragique ne trouve pas sa cause dans la déshydratation mais bien dans la prolongation d'un effort disproportionné, doublé de violences.
Les avocats des quatre accusés rétorquent que cet homme n'avait tout simplement pas sa place dans la légion. Ils contestent les accusations de violence. La Légion étrangère, plaident-ils, c'est la violence, un corps d'élite entraîné à la réalité de la guerre.