« Je pars, et ce n’est pas de gaieté de cœur ». Après le co-président du groupe écologiste à l’Assemblée nationale François de Rugy, jeudi, c’est au tour du président du groupe au Sénat de tirer sa révérence. Jean-Vincent Placé a annoncé sa démission d’EELV ce vendredi matin au micro d’Europe 1, depuis La Rochelle, où se tient l'université d’été du PS. Europe Ecologie-Les Vert est « un astre mort, une structure morte qui donne aujourd'hui une vision caricaturale et politicienne de l'écologie », a-t-il jugé.
Jean-Vincent Placé, comme François de Rugy, dénonce notamment les mains tendues par une partie d’EELV au Front de gauche et à d’autres formations de la gauche du PS. « En Nord-Pas-de-Calais-Picardie, en Provence-Alpes-Côte d'Azur, on voit quand même évidemment le péril Front national, le péril de l'extrême droite, le danger par rapport à la famille Le Pen, il y a aussi la droite qui est là, MM. Bertrand et Estrosi - mais je ne confonds pas les deux- , et la seule réponse que nous faisons, c'est de dire [que] nous allons faire un accord politique, on ne sait même pas pourquoi, avec l'extrême gauche », a-t-il déclaré.
« Dérive gauchiste »
« EELV se fourvoie dans une dérive gauchiste, comme François de Rugy l'a indiqué », a ajouté le sénateur de l’Essonne, qui tend d’ailleurs très explicitement la main au député désormais ex-EELV. Il propose à François de Rugy la création d’un « grand mouvement de l'écologie réformatrice ».
Au sein d’EELV, les deux hommes avaient bataillé contre la position de Cécile Duflot, ex-ministre du Logement démissionnaire, qui défendait depuis la ligne de la non participation au gouvernement. Une ligne qui l’avait finalement emporté au sein des instances d’EELV. Jean-Vincent Placé entend désormais « animer l'écologie réformatrice qui assume la mondialisation, qui est pour l'Europe fédérale, qui aime la République, qui aime la laïcité, qui bien sûr s'inscrit dans l'économie de marché et veut bien sûr faire changer les choses ».
Un discours quasi identique à celui de François de Rugy, qui, la veille, avait déclaré à RFI que « les électeurs écologistes souhaitent qu’on leur parle d’abord d’écologie. Que l’on soit concentré sur [comment] faire progresser les politiques publiques à tous les niveaux ». Et pour lui, « cela passe par l’engagement dans les institutions et, chaque fois qu’on le peut, par l’exercice des responsabilités ».