A 24 heures de cette journée dédiée à Tel-Aviv, chacun campe sur ses positions. La pétition contre l'initiative a recueilli plus de 20 000 signatures et sur les réseaux sociaux, élus et anonymes échangent des messages sur un ton qui se durcit. « Je vois des déchaînements de haine sur les réseaux sociaux et je trouve ça hallucinant, dangereux et inquiétant parce que l’on sait que les appels à la haine, en particulier à la haine d’Israël, peuvent malheureusement se traduire en passage à l’acte antisémite », déplore Sacha Reingewirtz, président de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF).
L'association Plateforme Palestine regroupe une quarantaine d'organisations pro-palestiniennes, et sa présidente Claude Léostic réfute toute idée d'antisémitisme. « L’antisémitisme n’a strictement rien à voir avec la démarche du mouvement de solidarité avec la Palestine, assure-t-elle. Il s’agit de dire à Mme Hidalgo et à son équipe que Paris, capitale d’un Etat républicain, démocratique qui se prévaut des lumières, etc. ne peut pas cautionner la présence de la capitale d’un Etat colonial. »
Plusieurs appels à manifester jeudi ont été lancés. Un dispositif de sécurité est à l'étude entre la préfecture de police et la mairie de Paris. Selon nos confrères du Figaro, plus de 300 policiers et gendarmes pourraient être déployés en renfort.
Dans une tribune publiée ce mardi dans le quotidien Le Monde, Anne Hidalgo a défendu Tel-Aviv : « On peut condamner la politique du gouvernement Netanyahu sans punir la population israélienne en refusant toute forme d'échange », a écrit la maire de Paris, à l'initiative du projet « Tel-Aviv sur Seine ».
Face aux élus et aux associations pro-palestiniens qui réclament l'annulation de l'événement qu'ils considèrent comme une promotion de la politique israélienne, Anne Hidalgo le dit : il ne faut pas « rendre une ville ou une population comptable de la politique de son gouvernement ». Surtout Tel-Aviv, ajoute la maire socialiste de la capitale, qui est la première ville d'opposition en Israël, une ville « détestée en Israël par tous les intolérants » que la maire de Paris décrit comme « ouverte à toutes les minorités, créative, inclusive, en un mot progressiste ».