Rien n'est gagné, tout reste à faire. Voilà le message qu'ont tenté de transmettre les dignitaires religieux, les sages et les philosophes réunis à Paris ce mardi. Présidant l'ouverture du sommet, François Hollande l'affirme : l'objectif de ramener le réchauffement climatique sous les 2°C est encore loin d'être atteint. « Avec les négociations et avec les contributions qui ont été déposées par chacun des Etats, nous sommes encore au-dessus de 2 degrés. Sans doute, trois degrés. », a déclaré le président de la République, lors de son discours.
De son côté, l'envoyé spécial du chef de l'Etat pour la protection de la planète, Nicolas Hulot, tente encore un appel aux hommes politiques. Pour lui, ils devraient penser, donc décider, en fonction de l'héritage qu'ils entendent laisser. « L'objet de cette conférence, c'est de mettre chacun au pied de sa conscience, de faire en sorte que tous ceux qui ont une responsabilité pour le succès de la conférence de Paris ne viennent pas simplement parce qu'ils ont un rôle à jouer, mais viennent avec leur conscience d'homme, leur conscience de parent », a-t-il notamment souhaité.
Venu lui aussi s'exprimer sur le changement climatique, l'ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a enjoint les futurs participants à la COP 21 à compter avec l'Afrique. « N'oublions pas que l'Afrique peut et doit faire partie de la solution au changement climatique. Le continent en subit déjà les conséquences désastreuses. Pourtant, c'est la région qui contribue le moins aux émissions de gaz », a-t-il déclaré, avant d'ajouter : « sans mesures, le changement climatique transformera des zones entières de terres arables en poussière, et il y aura des famines et un exode rural massif. »
Dans les coulisses, c'est plutôt le pessimisme qui prédomine. D'après le ministre des Affaires étrangères, les négociateurs butent encore sur des grandes questions politiques. Et il ne reste plus que cinq mois pour arriver à un accord ambitieux qui limite le changement climatique.