Dans la cour du superbe musée du Cheval de Chantilly, un ministre africain et le responsable d'une ONG environnementale se croisent et discutent. C'est ce genre de rencontre impromptue, autour d'un café, que veulent provoquer Georges Gendelman et le cercle de réflexion qu'il a cofondé - les ateliers de la Terre - dans le cadre de cette dixième Global Conference.
« Vous avez du secteur privé, du secteur public, de la société civile et le but est vraiment de mettre tout le monde autour de la table et essayer d’avancer dans ce changement de modèle de société », explique Georges Gendelman.
S'il y a un domaine où le changement prend du temps, et où l'inertie est grande, c'est bien celui de l'environnement. D'où l'intérêt de sortir un peu du cadre de ces grandes conférences internationales, trop souvent stériles. On croise ainsi des chefs d'entreprises comme Christian Courtin, le patron du groupe cosmétique Clarins. Il est membre du NRSC, une association de sociétés de ce secteur en faveur de l'environnement
« On essaie de garantir à des gens qui vont cultiver des plantes dans des conditions absolument parfaites pour la protection de la nature qu’on va leur acheter une grosse quantité de ces plantes qu’ils ont cultivé pour créer un système économique. »
Cela se traduit par exemple par la culture du vétiver en Haïti. Sa racine est utilisée dans la parfumerie. 84 villages font aujourd'hui partie d'un programme de certification « développement durable » mis en place par le NRSC.
En quête d'un partenariat Nord-Sud
En matière d'environnement « il faut dépasser les oppositions entre le Nord et le Sud », insistent les organisateurs de cette Global Conference, comme Sonia Henry. « Le territoire africain est aujourd’hui un territoire essentiel. On est pas dans une philanthropie, on est plus de l’époque de l’aide au développement. On est aujourd’hui dans un partenariat Nord-Sud essentiel. »
Exemple concret : le Sénégal. Aujourd'hui le pays produit moins de 1% de son énergie de façon renouvelable. L'objectif est de monter à 15 % en 2017. Mais le ministre de l'Environnement du pays, Abdoulaye Baldé ne cache pas que cela sera compliqué sans aide internationale.
« Il faut la coopération internationale soit beaucoup plus dynamique. Sinon à court terme nous n’hésiterons pas. Nous sommes en train de construire des centrales à charbon pour rendre notre énergie accessible à moindre coût pour les ménages, quitte à polluer un peu plus », prévient le ministre sénégalais.
L’un des enjeux de la conférence internationale sur le climat, COP 21, du mois de décembre, sera d’ailleurs de trouver comment financer en 2020 les 100 milliards de dollars alloués au Fonds vert des Nations unies, qui permet notamment de mettre en place des projets pour combattre le réchauffement climatique.