RFI s’est rendue dans l’une des quinze permanences parisiennes du Samu social, installée dans les locaux de l’ancien hospice Saint-Michel, dans le 12ème arrondissement de la capitale.
Chaque jour entre 100 et 150 personnes viennent ici chercher de l’aide ou tout simplement se poser et se rafraîchir pendant la journée. Brumisateurs et bouteilles d’eau sont mis à leur disposition.
Omar apprécie l’endroit : « Moi, je ne supporte pas la chaleur, pourtant je viens d’un pays chaud, la Tunisie. Heureusement quand on vient ici, au Samu social, ils nous prennent en charge. Il y a le médecin, il y a l’assistante sociale, on a les petits-déjeuners aussi, il y a des douches. S’il n’y a pas ça, il y aura plus de morts. Moi, j’ai vu des gens qui sont morts dans la rue. »
Le Samu social se déplace aussi directement sur les lieux de vie des personnes sans abri. Eric Pliez, président de l’association, explique : « Le Samu social dispose d’équipes de maraude en journée mais aussi en nuit, qui vont vers les personnes, qui leur proposent d’aller vers les fontaines, d’aller vers les abris de jour, qui leurs proposent aussi évidemment des gourdes d’eau, etc. On sait bien que sur des personnes fragilisées, la chaleur va accentuer un mauvais état général. »
Selon le Samu social, pour protéger vraiment les SDF de la chaleur écrasante, il faudrait pouvoir leur proposer un toit pour la nuit. Or, peu de centres d’hébergement restent ouverts pendant l’été. Le numéro d’urgence, le 115, qui gère les places, ne peut satisfaire actuellement qu’une demande sur deux.
« C’est la rue qui tue et pas forcément la météo »
Marisol Touraine, ministre de la Santé et Ségolène Neuville, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, ont aussi visité ce vendredi 3 juillet l’une des permanences parisiennes du Samu social.
A l’occasion de ce déplacement, Marisol Touraine a demandé aux municipalités de renforcer les maraudes et d’ouvrir la nuit aux sans-abri des jardins publics. Ségolène Neuville, de son côté, a souligné les efforts du gouvernement pour mettre fin au système de la fermeture estivale des centres d’hébergement d’urgence.
« Ce qui est en train de se passer maintenant, ça confirme ce qu’on avait pu dire cet hiver au moment du grand froid, c’est que finalement, c’est la précarité qui met en danger, c’est la précarité qui tue ; et souvent au moment du grand froid l’hiver, tout le monde se mobilise en disant qu’il faut des places, etc., mais en réalité, c’est aussi vrai en été et c’est vrai toute l’année », a rappelé la secrétaire d’Etat.
« Finalement, dans les places qui étaient ouvertes cet hiver, il y en a 2 000 qui le sont restées depuis le mois d’avril […] parce que ce que nous voulons à terme, c’est qu’il y ait des places ouvertes toute l’année. Encore une fois, […] c’est la rue qui tue et pas forcément la météo », a-t-elle martelé.