Paris rend hommage à quatre héros de la Résistance

Pierre Brossolette, Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Jean Zay entreront au Panthéon ce mercredi. Le cortège de leurs cercueils est parti ce mardi de la porte d'Orléans, au sud de Paris, pour rejoindre l'université de la Sorbonne où une veille républicaine a eu lieu ce mardi soir. Reportage.

Le Chant des partisans est entamé par la musique des gardiens de la paix, un hommage aux quatre résistants. Le cortège des quatre corbillards transportant les cercueils se met en marche derrière les cavaliers de la Garde républicaine traversant Paris au cours d'un parcours symbolique reliant la porte d'orléans, au sud, à l'université de la Sorbonne à deux pas du Panthéon. Une centaine de personnes étaient présente le long du cortège pour rendre hommage aux quatre héros de la nation qui ont combattu le nazisme. Dans la foule, Renée, 92 ans, reste à l’écart : « J’ai connu personnellement madame de Gaulle, elle était une voisine. Elle était d’une simplicité extraordinaire. Je suis très émue, mais c’est elle qui compte ».

Chiraz est présente avec son lycée. Pouvoir être là, pour elle, c’est un privilège. « On assiste à un événement qui n’est pas commun et qui arrive rarement. Ces gens-là ont passé outre leur vie à eux pour permettre aux autres, à tout le reste de la France, de pouvoir continuer à vivre. C’est carrément émouvant. » Arrivés à la Sorbonne, les quatre cercueils sont déposés un à un dans la cour de l’université. La foule, elle, reste silencieuse.

Veille républicaine

« Dimanche, 6 octobre 1940... » Dans la cour de la Sorbonne, Najat Vallaud-Belkacem lit deux lettres écrites par celui qui fut ministre de l’Education nationale avant elle, Jean Zay. Son cercueil se trouve à quelques mètres recouvert d’un drapeau français, « ... Je suis calme, courageux, tranquille, plein d’espoir et de fermeté ».

Aux côtés de la dépouille de Jean Zay, l'ex-ministre du Front populaire, les cercueils du journaliste Pierre Brossolette, de l'ethnologue Germaine Tillion et de Geneviève de Gaulle-Anthonioz qui avait créé l'ONG ATD Quart Monde après la guerre. Les deux derniers cercueils ne contiennent que de la terre, les familles des deux résistantes ayant refusé que leurs corps ne soient déplacés. Une décision que regrette Marie-Hélène, venue assister à la cérémonie. « Je me dis que ces gens, ils nous appartiennent plus qu'ils n'appartiennent à leur famille et qu'entrer au Panthéon, c’est quand même un très grand honneur. Un honneur qu’ils méritent ô combien. Mais que du coup, les familles auraient pu réfléchir un peu plus. » Anna Maria Blanco est colombienne, elle a tenu à venir avec sa fille Eva. « Je voulais partager ce moment important avec elle. Peut-être elle ne se rend pas encore compte de l’importance, mais je pense qu’il y a quand même une petite graine qui a été semée ».

Pendant près de quatre heures, élèves et étudiants ont entamé chants et lectures en hommage aux quatre résistants avant leur entrée au prestigieux Panthéon ce mercredi. François Hollande, qui célébrera la cérémonie, fera un discours d'appel à l'unité de la Nation, quatre mois après les attentats de Paris.

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