Fort-de-France: François Hollande s'intéresse au climat

François Hollande poursuit sa visite dans l’archipel caribéen, qui, pour beaucoup, prend un air de campagne électorale. Le président français consacre au climat la deuxième journée de sa visite aux Antilles, avec, en Martinique, un sommet régional des pays de la Caraïbe sur le thème du réchauffement climatique.

Ses meilleurs scores à la présidentielle, François Hollande les a réalisés aux Antilles. Mais c’est aux Antilles aussi que le chômage atteint des records : un quart de la population sans emploi, près des deux tiers des jeunes (voir encadré). Le chef de l’Etat ne vient donc pas les mains vides dans l’un de ses fiefs électoraux. Ils sont de plus en plus rares. Objectif : combler le retard des Antilles en matière de développement.

Il y a le local, mais il y a aussi le global. En Martinique, François Hollande préside un sommet régional sur le climat. C’est son grand œuvre en 2015 : réussir la Conférence Paris Climat 2015 (COP 21), le grand sommet des Nations unies sur les changements climatiques, qui se tiendra en décembre à Paris. La diplomatie climatique est à l’œuvre. Une trentaine d’Etats de la Caraïbe sont aujourd’hui à Fort-de-France. « Ici ce sont les plus vulnérables face au changement climatique », explique un conseiller du président, interrogé par notre envoyé spécial à Fort-de-France, Florent Guignard.

Sur le même modèle, un sommet régional avait déjà été organisé lors du passage de François Hollande en Nouvelle-Calédonie dans le Pacifique en novembre 2014. Et après l’appel de Manille lancé en février aux Philippines, il y aura l’appel de Fort-de-France. Comme on le dit à l’Elysée où l’on compte beaucoup sur un succès à la fin de l’année qui rejaillirait forcément sur François Hollande « pour la COP 21, chaque voix compte », un peu comme dans une élection.


Crise aux Antilles

Cette tournée se déroule avec, en toile de fond, une situation économique et sociale difficile, notamment en Martinique et en Guadeloupe. La grève générale contre la vie chère en 2009 est encore dans toutes les mémoires. Elle s'est conclue par l'accord du 4 mars en Guadeloupe qui instaurait une modération des prix des produits de première nécessité.

Mais depuis cette date, la situation économique et sociale en Guadeloupe et en Martinique n'a guère changé. Basée sur la production et l'exportation agricole, banane, canne à sucre, rhum, l'économie des Antilles françaises souffre d'une faible compétitivité, en raison de son niveau de vie très supérieur à celui des îles environnantes. C'est aussi le cas pour le tourisme, qui offre des prix de séjour plus élevés qu'en République dominicaine voisine.

Les créations d'entreprises dans les autres secteurs économiques sont très insuffisantes et l'emploi salarié est en diminution constante depuis 2009. Résultat, le chômage dépasse les 20 % de la population active et il est même supérieur à 50 % chez les jeunes. Dans cette conjoncture le pouvoir d'achat des ménages se restreint et la consommation s'en ressent.

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