Valls défend l'esprit du 11 janvier face aux critiques d'Emmanuel Todd

L’après-Charlie fracture la gauche. Manuel Valls est monté au créneau dans une tribune publiée ce jeudi dans le journal Le Monde contre le livre d’Emmanuel Todd Qui est Charlie. L'auteur y analyse la France qui est allée manifester après les attentats, une France « blanche et islamophobe », dit l'intellectuel. Pas question pour l'exécutif qui se veut le gardien de « l'esprit du 11 janvier » de laisser passer cela.

Manuel Valls en avait pourtant appelé à l'intervention des intellectuels dans le débat public. C’était en mars dernier, dans la dernière ligne droite de la campagne des départementales. Une campagne qu'il avait toute dédiée à la confrontation contre le Front national. « Où sont les intellectuels, où sont les grandes consciences de ce pays pour dire non ? », avait-il alors scandé.

Réponse en forme de gifle d'Emmanuel Todd. Le chercheur, classé à gauche, mais aussi très controversé, s’attaque dans son ouvrage aux manifestations géantes du 11 janvier. Il va même jusqu'à qualifier les quatre millions de personnes dans la rue ce jour-là de « xénophobes, islamophobes ». « Imposture », rétorque le Premier ministre. « Cette manifestation fut un cri lancé avec dignité, pour la tolérance et pour la laïcité. »

Le message est clair pour le Premier ministre comme pour le président de la République : le 11 janvier est plus qu'une ligne rouge dans le débat public, c'est le moment où   on l'espère   le quinquennat a basculé. François Hollande qui défile en père de la nation et voit son image transformée, Manuel Valls qui se fait applaudir debout par toute l'Assemblée nationale, cet esprit, l'exécutif essaie toujours de le faire vivre. Au risque de se faire accuser d'en faire sa seule et unique ligne politique.

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