France: ouverture du procès du jihadiste breton arrêté au Mali

Gilles Le Guen, 60 ans, comparaît ce lundi 4 mai pour «association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste», devant la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Il avait été arrêté au Mali en avril 2013 par les forces spéciales françaises.

« C'est un paumé qui devient jihadiste ». C'est de cette façon que le ministre français de la Défense Jean-Yves le Drian décrivait Gilles Le Guen au moment de son arrestation, en avril 2013. L'homme avait été appréhendé au Mali, dans la région de Tombouctou et est suspecté d'avoir combattu dans des groupes jihadistes.

C'est le procès d'un marginal au parcours énigmatique qui s'ouvre aujourd'hui. Ce que l'on sait en tout cas, c'est qu'il a un lien avec Aqmi, al-Qaïda au Maghreb islamique. Fin 2012, il apparaissait dans une vidéo devant un fond noir portant le sigle du groupe terroriste. Il y mettait en garde les présidents français et américains contre une intervention militaire au Mali.

Prisonnier d'Aqmi, puis des forces françaises

Un mois plus tard, pourtant, c'est ce même groupe terroriste qui le faisait prisonnier quelques jours. Les raisons ne sont pas encore très claires. Certaines sources disent que des membres d'Aqmi le soupçonnaient d'être un espion. Pour d'autres, il a été arrêté car il se serait interposé pour empêcher des jihadistes de violenter des femmes. Son degré d'implication dans l'organisation reste donc encore flou.

Cinq mois plus tard, en avril 2013, il est une nouvelle fois arrêté, mais par les forces spéciales françaises. C'est ainsi qu'il devient la première personne à être poursuivie en vertu d'une loi qui vient alors d'être votée. Cette loi permet d'engager des poursuites contre des Français soupçonnés d'avoir participé à des actes terroristes à l'étranger ou d'être partis s'y entraîner. Pour cela, Gilles Le Guen encourt dix ans de prison.

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