Les établissements français à l’étranger ont la cote

Depuis 25 ans, l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger pilote un réseau qui compte aujourd’hui 494 établissements à travers le monde. Un système éducatif « à la française » qui accueille aujourd’hui 330 000 élèves.

C’est la petite dernière du réseau. L’Ecole française internationale d’Oulan Bator, capitale de la Mongolie, a ouvert ses portes en 2013. Comme dans les centaines d’autres établissements français à l’étranger, les élèves bénéficient d’une scolarité identique à celle de leurs camarades en France.

Un même programme, l’ouverture culturelle en plus

Les enfants d’expatriés français sont la première cible de ce réseau d’établissements. « La première question que se pose une famille expatriée est : "Comment scolariser mon enfant ?". La présence de ces établissements dans chaque capitale du monde facilite la décision de ces familles de partir à l’étranger. Notre réseau est donc un soutien très fort pour la diplomatie économique de la France », souligne Hélène Farnaud-Defromont, directrice de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE).

Pour les 330 000 élèves qui fréquentent ces établissements, l’objectif est le même. A l’issue de la Terminale, il faut obtenir son baccalauréat. Français, histoire-géographie, mathématiques... Les matières enseignées respectent le même programme qu’en France. Les élèves ont cependant la possibilité d’apprendre une langue locale, à l’instar du lycée français Mermoz de Dakar, au Sénégal, qui propose à ses élèves d’apprendre le wolof. « On a à cœur de s’ouvrir sur le pays qui nous accueille », précise Marc Demeulemeester, proviseur dans ce lycée qui compte 2500 élèves.

Une réputation internationale

Dans les couloirs de ces écoles, près des deux tiers des élèves ne sont pas français. Ainsi, pas moins de 50 nationalités se côtoient chaque jour au lycée français de Madrid, en Espagne. L’excellent niveau de ces établissements explique en partie cet intérêt pour les écoles françaises. « Les familles apprécient la rigueur du système français, c’est un système structuré. Pour elles, l’école française, c’est aussi l’école de la citoyenneté. On apprend à nos enfants à penser, à débattre. Ce ne sont pas seulement des élèves, ce sont des citoyens en formation », relève Hélène Farnaud-Defromont.

L’apprentissage des langues est également l’un des points forts de ces établissements. En plus du français et de l’anglais, qui est enseigné dès le plus jeune âge, les élèves ont la possibilité d’apprendre la langue du pays d’accueil. Certains bacheliers terminent donc leur scolarité en maîtrisant parfaitement trois, voire quatre langues.

L’excellence se paye

Comme en France, les élèves français peuvent bénéficier de bourses scolaires, qui couvrent tout ou partie des frais de scolarité. A l’international, un enfant sur cinq perçoit une aide financière. Pour ceux qui doivent s’acquitter entièrement de ces frais d’inscription, dont le montant varie en fonction du pays, la note peut être salée. Ainsi, les parents payent 3000 euros par an pour une inscription au lycée Mermoz de Dakar, quand ceux installés à New York déboursent plus de 28 000 euros.

Ces frais constituent la principale critique à l’égard de ce réseau d’établissements français, souvent taxés d’écoles pour riches, voire d’écoles élitistes. Une critique dont se défend Marc Demeulemeester, proviseur au lycée français Mermoz de Dakar. « C’est un établissement qui prône l’excellence, c'est-à-dire la réussite de tous les élèves, ça n’est pas un établissement élitiste. Nous avons des dispositifs spécifiques pour aider les élèves en difficulté. »

L’excellence de ces établissements français se confirme au moment du baccalauréat. Les lycées français internationaux affichent 96 % de taux de réussite, contre 90% dans les filières générales en France.

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