« On les contrôle parce qu'ils sont noirs ou arabes... » Pendant une heure, Me Slim Ben Achour, l'un des deux avocats des plaignants, raconte les contrôles au faciès subis par ses clients. « Il y a 13 personnes ici, mais nous aurions pu en avoir des centaines », souligne l'avocat. Parmi les plaignants présents à l'audience, un professeur de français et d'histoire de 35 ans. « Aujourd’hui, je ne sais toujours pas pourquoi j’ai été contrôlé ce jour-là. Je pense que oui c’est au faciès, parce que je suis noir, parce que j’habite un quartier populaire, parce que je suis jeune, parce que j’ai une capuche sur la tête, dénonce-t-il. Il n’y a même pas de reçu du contrôle d’identité, ni le lieu, ni mon nom, ni les motifs du contrôle. »
L'absence de trace du contrôle d'identité, c'est justement ce que dénonce la défense. Elle est aujourd'hui appuyée par le Défenseur des droits, Jacques Toubon. A la sortie de l'audience, Me Félix de Belloy, second avocat des plaignants n'est pas inquiet. « On sait qu’on a perdu en première instance par une décision qui est bourrée d’erreurs juridiques, affirme-t-il. On pense qu’on peut gagner en Cour d’appel. On sait qu’on va gagner en Cour de cassation et de toute façon devant la Cour européenne des droits de l’homme. Ce sera une victoire écrasante. »
Le représentant du ministère public a appelé la Cour d'appel à confirmer la décision de première instance. Il estime que l'Etat n'a pas commis de faute lourde. Il faudra attendre le 24 juin pour connaître la décision de la Cour d'appel.