« A travers vous, c'est (la République) qui est visée, ses valeurs, ses principes, sa promesse », a déclaré le président François Hollande en s'adressant aux juifs de France dans un discours prononcé à proximité immédiate du cimetière où quelque 250 tombes ont été saccagées. « Profaner, c'est insulter toutes les religions et souiller la République », a souligné le chef de l'Etat en présence de nombreux responsables de la communauté juive française, et d'un grand nombre de responsables politiques. La cérémonie a commencé par la prière des déportés et le kaddish, la prière des morts.
Les Français de confession juive « écartent dans leur immense majorité la perspective de quitter leur patrie. Ils sont Français, ils aiment la France et leur place est naturellement en France », a encore souligné le chef de l'Etat, en allusion au récent appel lancé par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu aux juifs européens à rejoindre Israël.
Les gardes à vue des cinq mineurs, âgés de 15 à 17 ans, soupçonnés d'avoir saccagé le cimetière juif de Sarre-Union ont toutes été prolongées ce mardi de 24 heures.
Le point sur l'enquête
Un adolescent se présente spontanément à la gendarmerie de Sarre-Union lundi matin. Un garçon « très impressionné par les proportions que prenait cette affaire », selon les termes du procureur de la République de Saverne. Devant les forces de l'ordre, il se dénonce et livre quatre autres noms d'adolescents plus âgés que lui. Quelques heures plus tard, dans l'après-midi, les cinq suspects sont placés en garde à vue. Tous sont mineurs, le plus âgé a 17 ans, et tous sont issus de familles alsaciennes et lorraines. Quatre d'entre eux sont scolarisés, le dernier est stagiaire et aucun n'a d'antécédent judiciaire.
La question de leur motivation reste pour le moment en suspens et devra être éclairée par l'enquête. L'un des adolescents s'est défendu de tout antisémitisme pendant son audition. Et d'après le procureur, les suspects n'étaient pas connus pour leurs convictions idéologiques. Les jeunes se seraient rendu compte du caractère religieux des tombes au moment de les saccager. Reste que les cinq mineurs sont susceptibles d'être poursuivis pour profanations de sépultures et dégradations de biens publics. Ils risquent jusqu'à sept ans de prison.
Déclaration de Philippe Vannier, procureur de la République de Saverne, lundi 16 février : « En l'état des investigations, on ne connait pas les motivations de ces adolescents, qui n'ont pas d'antécédent judiciaire et dont on ne connaissait pas jusqu'alors des convictions idéologiques qui pourraient expliquer leur comportement. Ces sont des jeunes qui sont très, très choqués de la tournure des évènements. Il semble que ces jeunes considéraient ce cimetière comme étant abandonné. Ils se seraient rendu compte de ce que certaines des tombes étaient juives au moment de les saccager. »