France: les critiques du CSA mal reçues par les médias

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a adressé jeudi quinze mises en garde et vingt-et-une mises en demeure aux médias français pour la couverture des attentats contre Charlie Hebdo et leurs suites en janvier dernier. Le CSA a visionné cinq cents heures de programmes. Sept chaînes de télés et six radios, dont RFI et France 24, se voient notamment reprocher d'avoir annoncé l'assaut contre les frères Kouachi.

Stupéfaction et agacement ce vendredi matin dans la plupart des rédactions. Faut-il renoncer à rendre compte ? Faut-il arrêter de faire de l'information en temps réel ? Les médias français doivent-ils donner une information tronquée alors qu'internet, les réseaux sociaux et les médias internationaux ne sont pas contrôlés par le Conseil supérieur de l’audiovisuel ?

Le groupe Radio France examine toutes les possibilités de recours contre sa mise en demeure. « Ils nous reprochent d'avoir fait notre métier », explique Erik Kervellec, directeur de la rédaction de France Info. De son côté, France médias monde (FMM), assume le travail de ses journalistes.

Le CSA dénonce des manquements à la dignité humaine lors de l'assassinat du policier Ahmed Merabet, près du siège de Charlie Hebdo. Bien que sa mort en elle-même n'ait pas été montrée, le bruit des armes à feu et la voix de la victime n'auraient pas dû être mis à l'antenne.

Olivier Schrameck, le patron du gendarme de l'audiovisuel, s'estime dans son rôle et précise que ces mises en garde pourraient en cas de récidive se doubler de sanctions financières voire de suspensions de programmes.

Partager :