Le service civique a été instauré par la loi du 10 mars 2010. Il s'agit d'un engagement volontaire au service de l'intérêt général. Il est ouvert à tous les jeunes de 16 à 25 ans, sans condition de diplôme. La motivation est le seul critère qui compte réellement. Aujourd'hui, il est indemnisé un peu plus de 550 euros par mois et peut être effectué auprès d’associations, de collectivités territoriales ou d’établissements publics sur une période de 6 à 12 mois. On peut être volontaire en France, mais aussi à l'étranger. Et avec une obligation de service de 24h minimum par semaine, il reste compatible avec un emploi à temps partiel.
Renforcer la cohésion nationale auprès des jeunes
Le service civique a pour origine le service civil qui a été créé après les émeutes de 2005. A cette époque on a tenté d'inciter les jeunes à se rendre utiles dans la société plutôt que de brûler des voitures. Mais une fois les évènements passés, il est quasiment tombé dans l'oubli, et la première année n'avait fait que 3 000 volontaires.
François Hollande en avait déjà parlé lors de sa campagne en 2012. Il le remet aujourd'hui au-devant de la scène et souhaiterait éventuellement le rendre obligatoire. Il vient de demander aux présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale d'engager une mission sur toutes les formes d'engagements à l'appartenance républicaine. Des propositions seront faites d'ici la fin du mois de mars. Le président souhaite atteindre le chiffre de 150 000 jeunes en 2017 contre 45 000 annoncés pour 2015.
Les valeurs du service civique
En premier lieu, il s'agit de faire comprendre aux jeunes que la société a besoin d'eux. Et l'on se rend compte aujourd'hui, après les attentats, que c'est une chose qu'on leur a finalement assez peu dit. C'est aussi l'occasion de leur rappeler les valeurs de la République. Ensuite, il y a l'idée de tutorat et de responsabilisation dans les missions qui seront confiées au volontaire. En troisième lieu, il s'adresse à tous sans distinction de classe sociale, de niveau scolaire ou d'origine. Il permet donc à un jeune en échec scolaire de retrouver une valorisation dans le monde du travail.
Le coût
Selon le patron de l'Agence du service civique (ASC), François Chérèque, il faudrait trouver 330 000 millions d'euros supplémentaires pour indemniser les quelque 150 000 volontaires souhaités par François Hollande. Et c'est certainement là que se trouve le bémol. Martin Hirsch, son fondateur, affirme qu'il manque déjà cruellement de moyens en dépit des bonnes intentions annoncées. Quoi qu'il en soit, tout le monde s'accorde pour dire que les objectifs du service civique sont louables dans la mesure où il ne se substitue pas à un emploi traditionnel, et ne constitue pas une réserve d'emplois pour des jeunes en situation précaire.