France: une mobilisation de responsables internationaux sans précédent

Jamais autant de personnalités de la scène politique mondiale ne s'étaient retrouvées de manière aussi subite et informelle, pour marcher simplement côte à côte dans la rue.

Une soixantaine de pays et d'organisations internationales représentées, 44 chefs d'Etat, un couple royal, des ministres bien sûr, mais aussi les responsables de la Ligue arabe de l'OTAN de l'Union européenne, et d'innombrables institutions.

Une liste interminable de personnalités qui a du rendre fous les services du protocole et de sécurité français. Mais qui dit l'ampleur de la mobilisation de la communauté internationale autour de la France, avec des images d'une portée symbolique extrêmement forte. Des chefs d'Etat dans la rue, qui marchent, et observent une minute de silence. Au centre, François Hollande s'était entouré du président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, et de la chancelière allemande Angela Merkel.

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas, également au premier rang, à seulement quelques mètres l'un de l'autre, un fait également inédit. Au lendemain de la manifestation, les médias israéliens racontent que Netanyahu s'est invité lui même à la marche, alors que la présidence française lui avait demandé de ne pas venir. Ce qui aurait impliqué du coup, l'invitation par l'Elysée du président palestinien Mahmoud Abbas.

Plusieurs hauts responsables de gouvernement qui avaient fait le déplacement sont vivement critiqués en raison des atteintes de leur propre régime à la démocratie ou à la liberté d'expression. C'est le cas du Premier ministre turc ou du ministre russe des Affaires étrangères. Mais l'image qui restera sera bien celle d'un monde uni, sous le slogan « Je suis Charlie ».

→ à (re)lire sur le sujet la Revue de la presse du jour : Charlie Hebdo, manif mondiale


Gebran Bassil, ministre libanais des Affaires étrangères : « Le Liban vit tous les jours des événements similaires à Charlie »

Des responsables étrangers ont néanmoins insisté sur le fait que leurs pays étaient régulièrement touchés par des attentats de ce type. Interrogé à Paris par RFI, le ministre des Affaires étrangères libanais, Gebran Bassil, est ainsi revenu sur ce terrorisme aveugle, qui frappe si souvent son pays.

« Le Liban vit tous les jours des événements similaires à Charlie, explique-t-il. Il y a eu des Charlie au sein de l'armée, des Charlie ciblant les institutions publiques, dans les églises et les mosquées. Hier, 7 Libanais sont morts à cause du terrorisme. Le Liban représente le symbole de la diversité. On a besoin aujourd'hui de la tolérance pour faire face à l'exclusion qui se développe. Notre présence aujourd'hui dans cette marche est normale. Ce qui s'est passé aujourd'hui est le symbole de la vie commune, dans la tolérance et le respect mutuel. »

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