Il fut longtemps l'homme à tout faire de François Hollande quand il n'était encore que le patron du Parti socialiste. Tour à tour chauffeur, attaché de presse ou conseiller vestimentaire, Faouzi Lamdaoui ne comptait jamais ses heures pour son patron, surnommé alors Monsieur 3 %.
Une fois élu, François Hollande l'avait nommé à l'Elysée, parce qu'il fallait bien récompenser une fidélité. Il en avait fait son conseiller à l'Egalité et à la Diversité, et non conseiller spécial comme l'intéressé l'avait revendiqué. Faouzi Lamdaoui avait obtenu une voiture avec chauffeur et protection policière, qui lui fut retirée après une altercation avec son garde du corps. Ce dernier avait oublié de lui apporter ses pains au chocolat du matin...
Cela n'avait pas empêché François Hollande de garder à l'Elysée ce conseiller marginalisé. Le chef de l'Etat a attendu le dernier moment pour s'en détacher, comme Kader Arif, un autre de ses proches, contraint de quitter le gouvernement il y a dix jours. Le député écologiste Noël Mamère s'interroge : « Soit les conseillers de François Hollande n’ont pas été sincères et ne lui ont pas tout dit - c’est déjà arrivé à d’autres -, soit il s’entoure mal. Au moins, sous François Hollande, ceux qui prennent des libertés avec l’argent public ou qui prennent des libertés avec la morale sont sanctionnés. Ca n’a pas toujours été le cas sous cette République. C’est au moins ce qu’on peut lui reconnaître. »
Un signe positif que souligne aussi le député socialiste Christophe Caresche. « On a vu ici qu’un certain nombre de députés avaient été mis en cause, donc tout cela va dans le bon sens, déclare-t-il. Alors évidemment ça révèle peut-être des situations qui peuvent paraître choquantes, mais ce qui est important c’est que ces situations soient traitées. » Cela pose une nouvelle fois la question de l'entourage de François Hollande et sur la promesse renouvelée de « République exemplaire ». Thomas Thévenoud, Kader Arif et Faouzi Lamdaoui, ça fait beaucoup depuis la rentrée.