Nicolas Sarkozy ne voulait pas débattre avec ses concurrents, encore moins les croiser, même dans les couloirs de la salle du grand oral. Alors, puisque le public était le même, les deux autres candidats en ont profité… pour l’étriller.
« Nous avions promis en 2007 un contrat d’union civile pour les couples homosexuels. Nous aurions été bien inspirés de tenir parole : nous n’aurions pas eu la loi Taubira », a d’abord lancé Bruno Le Maire. Puis, ce fut au tour d’Hervé Mariton : « Je ne souhaite pas, demain, que l’UMP se repeigne au service d’un homme. Ça n’est pas la promesse initiale, et ça n’est pas l’intérêt de notre parti. »
« Si ça vous fait plaisir... »
Une manière de chauffer ce public opposé au mariage pour tous, qui attendait de Nicolas Sarkozy qu’il sorte de sa position floue. Nicolas Sarkozy avait jusque-là soigneusement contourné ce sujet. Très évasif le soir où il annonce son retour en politique à la télévision il déclare « je n'utiliserai pas les familles contre des homosexuels comme on a utilisé des homosexuels contre les familles ». L'ancien président avait ensuite parlé de « réécriture » de la loi Taubira et a relancé l'idée devant ces militants UMP issus du « printemps français ». « La loi Taubira devra être réécrite de fond en comble », a-t-il d'abord affirmé.
La salle scande, en réponse : « Abrogation, abrogation ! ». Nicolas Sarkozy : « Parfait, si vous préférez qu’on dise qu’on doit l’abroger pour en faire une autre, si ça vous fait plaisir, franchement, ça ne coûte pas très cher. »
Le nouveau parti tranchera
« Abrogation », donc : c’est ce que la salle retient, et s’enflamme. Tâche accomplie pour Nicolas Sarkozy qui allait avant tout, avec ce grand oral, à la pêche aux voix. Car sur le fond, l’ancien président le confie en privé : « Le mariage pour tous, je m’en fous. Ça n’est pas un sujet. »
Ncolas sarkozy pourrait en fait faire trancher la question par les militants au fond très divisés sur cette question. Dans ses projets pour un nouveau parti l'ancien président entend recourir régulièrement au référendum interne, et faire - et ça serait une première à droite- construire le programme présidentiel par la base du parti.