François Hollande, chef de guerre, au plus près du drame

L’assassinat d’Hervé Gourdel a totalement bouleversé, au sens propre, et au sens figuré, le séjour de François Hollande à New York. C’est le président en personne qui a appelé la compagne et les parents de l’otage français pour leur annoncer sa mort. C’est aussi lui qui leur a promis que les terroristes seraient châtiés, que tout serait mis en œuvre pour retrouver le corps.

Avec notre envoyé spécial à l’ONU, Florent Guignard

Les traits marqués comme jamais, il fallait le voir, l’entendre, dans un registre douloureux, entre compassion et fermeté. La France ne cède pas, c’est son devoir, c’est son honneur. C’est le message délivré par François Hollande mercredi à la tribune des Nations unies.

« La France vit une épreuve, à travers la mort, l’assassinat, d’un de nos compatriotes, a déclaré, ému, le président français. Mais la France ne cède jamais devant les actes barbares, au contraire. La France sait qu’elle a un rôle à jouer, et elle n’y renoncera jamais. Ce n’est pas la faiblesse qui sera la réponse au terrorisme. C’est la force, la force du droit, la force des Nations unies et à un moment aussi, la force de l’action militaire quand elle est devenue nécessaire. »

Une détermination plus forte dans la lutte contre le terrorisme

Ne pas montrer de signe de faiblesse, c’est essentiel pour les démocraties, ne pas montrer non plus de signes de divisions. De New York, François Hollande a salué l’unité nationale qui a prévalu, mercredi, au Parlement. Une unité nationale d’ailleurs qui ne doit pas être cantonnée au débat politique. C’est la grande inquiétude de François Hollande : l’instrumentalisation des religions dans le débat public.

Sa fonction de chef d’Etat lui confère un double rôle : garant de l’unité nationale et garant de la sécurité des Français. Le président Hollande est plus que jamais chef de guerre. Cela s’entend, de nouveau, depuis deux jours, au ton et au vocabulaire très martial qu’il a adoptés. L’assassinat d’Hervé Gourdel renforce sa conviction, et cette ligne directrice qui fonde, quasiment de depuis son élection, son action internationale : au Mali, au Sahel, au Nigeria, ou en Irak, la lutte contre le terrorisme. Un combat où on ne l’attendait pas forcément.

Une ligne de fermeté qui fait quasiment l’unanimité

A l’UMP, on est totalement en accord avec la position présidentielle. « Notre détermination à lutter sans faille contre cette barbarie en sort plus que jamais renforcée », déclaration hier soir de Luc Chatel, le secrétaire général du parti. Pour les écologistes, « la France, l’Europe et la communauté internationale doivent tout mettre en œuvre pour neutraliser ces groupes ».

Chez les centristes et les radicaux, la position est là même, seules quelques voix isolées, venant surtout du Front de gauche, émettent un avis différent. Lors du débat sur le sujet, hier après-midi à l’Assemblée - débat qui a débouché sur un quasi-consensus -, le député communiste François Asensi, avait exprimé de fortes réserves sur cette intervention. Si le Front de gauche se dit favorable à l’idée d’apporter une aide militaire à ceux qui résistent aux jihadistes, il n’entend pas le faire sous un commandement américain et sous tutelle de l’Otan.

Paris reste plus mobilisé que jamais

Dès lundi soir, dès l’ultimatum lancé par ce groupe jihadiste, François Hollande s’était voulu extrêmement ferme. « Nous ne cèderons à aucun chantage, aucune pression, aucun ultimatum, fut-il le plus odieux, le plus abject », avait déclaré le chef de l’Etat. Une position affirmée encore plus clairement mercredi soir à l’annonce de l’assassinat d’Hervé Gourdel.

Cet assassinat renforce même la détermination du président. « Nous continuerons à lutter contre le terrorisme partout et notamment contre le groupe Daech qui répand la mort en Irak et en Syrie, persécute des minorités religieuses, viole, décapite, a dit François Hollande. La France ne cède jamais au chantage. » Le chef de l’Etat qui a assuré que « les opérations militaires aériennes se poursuivraient tout le temps nécessaire ».

Paris reste donc plus mobilisé que jamais dans sa lutte contre l’organisation de l’Etat islamique. Pas question de faiblir devant les menaces : « Si nous répondons trop faiblement, alors les terroristes continueront leur entreprise d’embrigadement, d’endoctrinement ».

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