Dispenser certains antibiotiques à l'unité. Tout comme 83% des Français, les clients de cette pharmacie du sud de Paris accueillent plutôt bien l'idée : « On a souvent des boites qui restent dans les armoires avec plein de médicaments dont on ne se sert pas », témoigne une femme. Une autre cliente : « C’est bien ennuyeux de s’en débarrasser. On a honte de les jeter à la poubelle. On n’aime pas les jeter dans la cuvette des WC, il faut les rapporter chez le pharmacien. Je trouve ça très bien. »
Chaque Français conserve chez lui en moyenne un kilo et demi de médicaments non utilisés, un gaspillage qui coûte cher à la Sécurité sociale.
Les pharmaciens ne se bousculent pas...
Autre problème : certaines personnes ont tendance à puiser librement dans ces réserves sans consulter leur médecin. « Cela peut avoir une influence sur l’antibiorésistance, sur l’environnement, explique Anne Aubijoux, la pharmacienne. Je me place en tant qu’acteur de santé publique. L’économie, c’est très important mais ce n’est pas ce qui va me faire avancer dans ce projet d’expérimentation. Oui, ça va me prendre du temps parce que je vais devoir découper, mettre dans des cachets. Je ne sais pas, rien n’est écrit. » En effet, ses confrères ne se sont pas bousculés pour y participer.
A l'Agence régionale de santé, aucun chiffre n'est donné sur le nombre de candidatures recensées. Il est même envisagé de prolonger l'appel aux pharmaciens d'une semaine supplémentaire.