Le 15 août 1944, les Forces alliées lançaient l'opération Dragoon destinée ouvrir un deuxième front face à l'Allemagne nazie. Quelque 100 000 soldats déferlent sur les côtes du sud de la France, entre Toulon et Cannes, des Américains, des Britanniques mais aussi des Français et des soldats issus des colonies rassemblés au sein de l'Armée B du général de Lattre de Tassigny. Cette nouvelle journée de commémoration est calquée sur celle du 6 juin dernier. Elle se tient en deux temps. Une cérémonie nationale d’abord, ce vendredi matin, avec comme en Normandie, un hommage appuyé aux civils. Et puis en fin d’après-midi, la cérémonie internationale avec plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement, à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle, fleuron de la flotte française. L’Elysée reste grisé par le succès du 6 juin qui avait vu la participation de Barack Obama, de Vladimir Poutine et l’aparté entre les présidents russe et ukrainien.
Une « dette » à l'égard des Africains
Mais ce 15 août, pour François Hollande, abonné aux commémorations historiques cette année, est tout aussi important parce que ce jour-là, il y a 70 ans, c’est l’armée française, enfin, qui libère la France. Et cette armée française comprend de nombreux soldats africains. D'ailleurs autour de François Hollande, douze chefs d'Etat africains sont attendus et sept autres pays sont représentés à un autre niveau. François Hollande a déjà parlé du rôle de l'Afrique notamment ce fameux 2 février 2013, à Bamako, devant une foule en liesse, trois semaines après le déclenchement de l’opération Serval au Mali. « Nous nous battons en fraternité, Maliens, Français, Africains, parce que moi je n'oublie pas que lorsque quand la France a été elle-même attaquée, lorsqu’elle cherchait des soutiens des alliés… qui est venu alors ? C'est l'Afrique, c'est le Mali. Merci, merci ! Nous payons aujourd'hui notre dette à votre égard ».
Le gouvernement est au travail
Au milieu de cette grande journée de commémoration, un rendez-vous politique s'est glissé dans le programme de François Hollande. Entre la cérémonie nationale à Toulon ce matin, et la cérémonie internationale à bord du porte-avions, le président français retrouvera son premier ministre Manuel Valls, à Brégançon, la résidence d’été de l’Elysée à une quarantaine de kilomètres. L’occasion idéale pour envoyer plusieurs messages à l’opinion.
D’abord un message d’unité : l’exécutif est rassemblé, il n’y a aucune rivalité au sommet de l’Etat. Le président et son Premier ministre partagent l’affiche de cette journée. Ensuite un message de travail : le président est à son poste, au travail. Et du travail, il va y en avoir à la rentrée.
Une rentrée difficile en perspective, avait annoncé Manuel Valls juste avant de partir en vacances. La confirmation est tombée hier jeudi avec le mauvais chiffre de la croissance, atone. Le pacte de responsabilité n’a pour l’instant aucun impact sur le moral des chefs d’entreprises. Chomâge, déficits, la politique de François Hollande ne produit aucun résultat. D’où la nécessité, entre deux cérémonies, d’anticiper la rentrée politique. Elle était initialement prévue la semaine prochaine, mais les vacances sont décidément terminées.