Violences à Sarcelles après un rassemblement pro-palestinien

Des heurts ont éclaté dimanche 20 juillet en marge d'un rassemblement pro-palestinien interdit à Sarcelles, dans la banlieue parisienne, au lendemain des violences qui ont ravagé le quartier de Barbès à Paris, relançant la polémique sur la nécessité ou non d'interdire ces manifestations.

Quelques centaines de sympathisants pro-palestiniens se sont rassemblés dimanche 20 juillet à Sarcelles en région parisienne, calmement dans un premier temps, mais les choses ont dégénéré au moment où la police a voulu disperser le mouvement, certains s'en sont pris à des voitures, deux ont été incendiées. 

Au moment de la dispersion, des dizaines de jeunes manifestants, aux visages masqués pour certains, et résolus à en découdre, se pressent vers une synagogue pour la saccager. Celle-ci, protégée par les forces de l'ordre, ne subira aucun dégâts. Qu'à cela ne tienne, les casseurs s'éparpillent dans les rues voisines, et brisent la vitrine d'une boutique de téléphonie, lancent des pierres en direction des policiers, qui répliquent avec des gaz lacrymogènes. Un peu plus loin les attendent des membres de la Ligue de défense juive, un groupuscule extrémiste, matraque à la main.

Des pilleurs ont ensuite saccagé un magasin de pompes funèbres, détruisant sa vitrine, dans une rue perpendiculaire à l'avenue Paul-Valéry, épicentre des violences en marge de la manifestation.

Tirs de balles en caoutchouc

Un peu plus loin, des casseurs ont attaqué une pharmacie, qui a pris feu. Des jeunes filles ont saisi à l'intérieur du lait pour bébé. « On va chercher la caisse! » a lancé un casseur, la voix couverte par le bruit d'un hélicoptère de la police, qui tournoyait au-dessus de la ville, et par l'alarme d'une pizzéria dont la devanture avait été brisée.

C'est alors que des policiers ont tiré en direction des casseurs avec des balles en caoutchouc.

« Regardez ce qu'on fait pour les enfants, pour les vacances... » se désolait Amir, un voisin en larmes, en désignant une aire de jeu pour enfants installée place de France, désormais déserte et cernée de magasins pillés.

« C'est la première fois que cela se passe comme ça à Sarcelles, c'est un vrai carnage, explique cet habitant, dégoûté par la scène. On a eu aucune sécurité pendant 2h30. On a été obligés, avecquelques amis, d'aller sauver des gens dans les appartements parce qu'il y avait le feu. Ce ne sont pas des gens de Sarcelles qui ont fait ça. Encore une fois, ce sont les gens malheureux qui paient les pots cassés, aors qu'ils n'ont rien demandé à personne. »

Voitures incendiées, commerces pillés, mobilier urbain saccagé : les dégâts sont impressionnants, tout comme le dispositif policier. Plusieurs heures après les affrontements, les hélicoptères de la police continuaient de survoler la zone.

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