Dans les rues calmes du centre historique de Wissous, les habitants sont clairement favorables au maire et à l'interdiction du port du voile. Mais le sujet est sensible et rares sont ceux qui acceptent de s'exprimer. « J'ai déjà participé à de nombreux Wissous plage, explique une passante à RFI sous couvert d'anonymat. Il y avait toujours des altercations, des provocations avec les gens d'origine maghrébine. »
Avec la construction du nouveau quartier de Saint Eloi, une population cosmopolite s'est installée récemment. Et dans cette petite ville, la différence fait peur. « Les gens ne se sentent pas en sécurité, poursuit notre passante. Ce n'est pas le voile qui dérange, c'est ce qu'il représente. Toutes les confrontations, toutes les histoires qu'il y a eu dans les écoles... Ce qu'on nous montre à la télévision en tout cas. Les gens deviennent méfiants et donc, ils rejettent. »
Un amalgame qui mène aux injustices, regrette un autre Wissoussien. Il est musulman et juge l'interdiction du port du voile totalement discriminante : « Ce sont des gens qui paient les impôts comme tout le monde, ils ont le droit aux installations. Si elles étaient en tchador ou en burqa, je pourrais comprendre. Mais là ce n'était pas du tout le cas. Aujourd'hui, les femmes voilées font partie du paysage français. »
Pour lui, tenir à l'écart les femmes voilées de Wissous Plage est un acte raciste qui s'inscrit dans un climat particulièrement islamophobe.