Elections européennes: Ayrault lance la campagne du PS à Nantes

A douze jours des élections européennes, le Parti socialiste a décidé de faire monter sa campagne en puissance en organisant de grands meetings dans chaque région. Le premier, à Nantes le 12 mai, a donné l’occasion à l’ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault de réaliser son retour politique en venant soutenir Martin Schulz, le socialiste allemand candidat à la présidence de la Commission européenne.

Jean-Marc Ayrault avait promis de venir lorsqu’il était Premier ministre. Il ne l’est plus, mais n’a pas fait faux bond. Objectif : poser un diagnostic et donner des perspectives à une Europe mal en point. « La paupérisation du travail est devenue la plaie de l’Europe. Elle détruit la confiance des classes populaires et les jette dans les bras des extrémistes. Si l’on veut une Europe populaire, il faut une Europe sociale ! Et c’est à la gauche de faire aboutir cette nouvelle conquête ! », a-t-il lancé à la tribune, devant 1400 militants. Jean-Marc Ayrault a également appelé les électeurs à voter pour réorienter l'Europe.

Ayrault plaide pour « une autre Europe »

« Mes convictions de toujours sont des convictions européennes. Et je mesure bien le grand enjeu de ce 25 mai. Le 25 mai, cela peut être un exécutoire, cela peut être l’occasion d’exprimer un mécontentement, voire une colère. Mais il ne faut pas se tromper de moment. Parce que pour la première fois les citoyens européens vont pouvoir choisir le président de la Commission européenne, vont pouvoir choisir l’orientation de l’Europe. Et cette orientation de l’Europe est indispensable, parce qu’il faut que l’Europe change », a-t-il plaidé. Jugeant que « l’Europe a fini par décourager les peuples, avec le chômage de masse », la qualifiant de « trop technocratique, trop libérale », l'ex-Premier ministre accusant l'UE de n'avoir pas su réagior face à la crise et de mener depuis dix ans une politique conservatrice. « Les Européens, parfois, ont du mal à comprendre qui décide. Là, ils peuvent par leur vote dire : on ne veut plus de cette politique. On veut une autre politique, on veut une autre majorité au Parlement européen, pour désigner un nouveau président de la Commission européenne, comme si c’était un vote dans notre pays », a-t-il lancé. 

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Une Europe plus sociale, plus humaine

Une plaidoierie en faveur d'une Europe plus à gauche, avec Martin Schulz, le candidat socialiste à la présidence de la Commission européenne, présent lui aussi et qui a été très clair sur ses objectifs : « Ce dont l’Europe a besoin, c’est un président qui a exactement l’expérience, avec les soucis de tous les jours, de nos citoyens ! C’est la raison pourquoi je me présente. » Une Europe plus sociale, plus humaine, c’est la promesse de Martin Schulz, qui défend le salaire minimum et la justice fiscale. Un discours de combat dont Maurice, un militant présent, se demande s’il peut mobiliser les électeurs. « Je ne suis pas sûr qu’il y ait une prise de conscience suffisante des Français des enjeux européens », expose-t-il, dubitatif.

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L’enjeu pour Michel Schulz est aussi national. « Quand vous entendez parler d’un Front national qui pourrait arriver en tête, qu’est-ce que ça vous évoque ? (...) C’est la catastrophe. C’est ce qu’on craint ». C'est aussi ce que certains sondages que les socialistes espèrent faire mentir annoncent.

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