Manuel Valls met en garde contre un vote anti-européen

Manuel Valls s’est impliqué pour la première fois samedi soir dans la campagne des Européennes lors d’une réunion des jeunes socialistes européens en banlieue parisienne. Pour éviter le vote sanction - un PS troisième derrière l’UMP, et le FN en tête, comme l’annoncent les sondages -, Manuel Valls veut mobiliser les électeurs de la majorité sur sa politique.

« Je suis de gauche ! » Cette phrase, Manuel Valls la répète en boucle depuis des mois. Chahuté par sa propre majorité pour ses premiers pas au Parlement, le Premier ministre persiste et signe. « Les réformes que nous menons, nous ne les faisons pas parce que l’Europe nous les impose. Nous les faisons avant tout pour redresser notre pays. Quand on fait de l’éducation une priorité. Quand on crée 30 000 postes en trois ans, on ne fait pas d’austérité. La politique que mène ce gouvernement, c’est une politique de gauche. » Aux déçus de François Hollande qui pensent se tourner vers le Front de gauche, qui fait campagne sur le non a l’Europe de l’austérité, Manuel Valls a lancé cet avertissement : « Le destin de la gauche doit toujours se confondre avec celui de l’Europe. Je vous le répète. Parfois, par rapport à des discours que j’entends de ceux qui se réclament d’une gauche radicale et qui ont oublié le principe même : on ne cogne pas sur l’Europe quand on veut la construire. »

Thèmes chers à la gauche

Manuel Valls n’a pas oublié de donner des gages. Afficher son soutien à des thèmes chers à la gauche, comme la taxe sur les transactions financières ou  la mise en place d'un salaire minimum européen. Le niveau de l'euro est trop élevé, a-t-il ajouté. Tout pour faire reculer l’abstention qui pourrait bien battre un nouveau record. Mais la cible principale du Premier ministre, ce samedi soir, était surtout l’extrême droite, qui risque de marquer des points, en France et en Europe. « Parce qu’on aime la France, on aime l’Europe, a-t-il déclamé. Et c’est la différence fondamentale avec les populismes, l’extrême droite qui n’aime ni sa patrie, ni l’Europe ! Parce qu’ils n’aiment pas l’avenir et parce qu’ils n’aiment pas les valeurs qui sont celles d’une Europe qui s’est reconstruite après la Deuxième Guerre mondiale, contre les drames du XXe siècle. J’aime l’Europe et je souffre donc de voir le projet européen contesté, malmené par le repli sur soi, le fatalisme. Ne laissons pas le terrain à l’extrême droite ! Ne lui laissons pas la part de rêve qui est en fait un cauchemar ! »

→ A (RE)LIRE : Elections européennes: à gauche comme à droite, on craint la poussée du FN

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