Douze ans d'esclavage, c'est la durée du long calvaire vécu par Solomon Northup, violoniste né libre, qui découvre brutalement l’asservissement et la déchéance, après avoir été kidnappé puis envoyé dans le sud des États-Unis en 1841.
Le réalisateur britannique Steve McQueen adapte ses mémoires pour un film coup-de-poing, loin des images d'Épinal et des visions édulcorées des plantations de coton dans le Sud. Sans complaisance, mais sans détourner non plus le regard, le cinéaste filme torture et horreur, par exemple les souffrances d'une jeune esclave, son dos supplicié après une vingtaine de coups de fouet. « Je ne cherche pas à manipuler les spectateurs, souligne Steve McQueen. Je montre juste la réalité des faits. Peut-être qu’en faisant ainsi la représentation des tortures vécues par les esclaves semble plus éprouvante, plus brutale. »
Après Lincoln de Steven Spielberg, le biopic du héros abolitionniste américain et Django Unchained de Quentin Tarantino, western déjanté, voici donc un nouveau regard sur l'esclavage. 12 Years A Slave force l'Occident à regarder son passé en face, et à rester vigilant. La liberté étant un droit précieux, inaliénable, mais fragile.