Lors d'une allocution articulée autour des concepts de « nation » et de « République », le chef de l'Etat a abordé les questions de cohésion nationale, de relations internationales, et de l'amitié entre les pays. « Réformer, réunir, réussir, voila l'ordre de mobilisation », a-t-il précisé.
« Le souvenir de la Grande Guerre est présent dans chaque village, dans chaque ville », a-t-il rappelé, mentionnant notamment les monuments aux morts. « La France ne peut oublier, un siècle plus tard, ceux des siens qui sont descendus au fond de l'abîme. »
Fusillés de la Grande Guerre
La question épineuse des fusillés de la Grande Guerre, exécutés « pour l'exemple » et d'autres motifs a également été évoquée par le président. Officiellement, 740 soldats avaient été arrêtés et fusillés entre 1914 et 1918 pour s'être mutinés ou avoir tenté de déserter.
« Je souhaite au nom de la République qu'aucun des Français qui participèrent à cette mêlée furieuse ne soit oublié », a-t-il déclaré, ajoutant qu'une place leur serait réservée au musée de l'Armée, situé aux Invalides, à Paris. Les dossiers relatant les conseils de guerre de la période 1914-1918 devront également être numérisés et disponibles.
72 pays belligérants de la Première Guerre mondiale seront invités au prochain défilé du 14 juillet. Le président allemand devrait également faire le déplacement le 3 août prochain pour commémorer ce centenaire. « Le centenaire doit réunir tous les belligérants, les rassembler dans la même évocation et nous rapprocher davantage de nos amis Allemands », a-t-il déclaré.
« Dette d'honneur »
Evoquant le rôle joué par les quelque 430 000 soldats venus des colonies, le président a souligné la « dette d'honneur souscrite par la France à l'égard de leurs descendants, en Afrique, en Asie ou citoyens français ». Cette dette d'honneur, a poursuivi François Hollande, nous l'honorons au Mali pour assurer l'intrégrité d'un pays démocratique. »
Autre référence à l'actualité, le président a également insisté sur la nécessité de « faire bloc » pour « gagner les batailles économiques ».
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1914-1918 : une guerre totale
Jamais dans l’histoire de l’humanité, un conflit n’avait atteint une telle intensité. Qualifié de guerre totale, le 1er conflit mondial a modifié le cours du vingtième siècle.
Le détonateur de cette guerre, c'est indéniablement l'assassinat de l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo le 28 juin 1914. Le meurtre de l'héritier du trône d’Autriche-Hongrie par un Serbe de Bosnie va rapidement mettre le feu en Europe. Les autorités autrichiennes soupçonnent immédiatement la Serbie voisine d’être à l’origine du crime. Le 5 juillet, l’Allemagne, puissante alliée de l’empire austro-hongrois, assure Vienne de son soutien et lui conseille la fermeté. Car il semble au haut commandement allemand que jamais les chances d’un succès contre la Serbie et ses alliés la Russie et la France ne seraient aussi favorables.
L’Autriche, quant à elle, compte profiter de l’occasion pour éliminer la Serbie en tant que puissance dans les Balkans. Le 4 août 1914, l'Allemagne envahit la Belgique. La guerre est déclarée et elle va devenir mondiale. De part et d'autre les forces sont équilibrées: d'un côté l'Alliance formée par l'empire germano-autrichien et le royaume d'Italie (jusqu’en 1915), de l'autre, l'entente rassemble la France, le Royaume-Uni et la Russie.
Un conflit total: plus de 60 millions de soldats y ont pris part. 9 millions de personnes sont mortes, et environ 20 millions ont été blessées. Cette guerre a amené de profonds changements géopolitiques, comme la révolution russe, lesquels ont profondément modifié le cours du XXe siècle.